Ils se sont retirés dos à dos. L'Espérance de Tunis qui voulait rentrer à la maison avec un score parfait n'a pas réussi son pari. Pourtant, jusqu'à quelques minutes de la fin de cette finale de la Ligue des champions contre le Ahly du Caire, le score était en faveur des visiteurs, ce qui a d'ailleurs fait craquer les 20 000 spectateurs autorisés enfin à réchauffer les gradins après de longues semaines de football à huis clos. Le stade avait retrouvé l'ambiance des grands jours. Il y avait, à cette occasion, que des couleurs du Ahly. Il y avait aussi sous ces couleurs, un goût d'excitation, d'énervement qui faisait rappeler bien de mauvaises choses. Les 20 000 étaient armés d'impatience, et cette impatience a sa limite. L'énervement gagnait du terrain mais contrôlé par les services de sécurité qui était fort nombreux, prêt à contenir éventuellement cette foule qui réclamait des buts que des buts. Les minutes qui s'évaporaient, laisser derrières elles, un contour pas convaincant. Les deux grands champions d'Afrique, n'ont pas fait la fête footballistique sur le terrain. Le score et les quatre cartons jaunes dont trois pour le Ahly peuvent en témoigner. On avait cru assister à un match de haute facture mais les deux champions en titre, l'Espérance de Tunis, champion d'Afrique en titre et le Al Ahly, six fois champions d'Afrique, n'ont pas fait décoller la balle. Il y avait des occasions de part et d'autre, un peu plus du côté des locaux. Il faut remercier le gardien, Moez Ben Chrifia, 21 ans seulement. Sans lui, les visiteurs auraient plié en première période. Les Tunisiens manifestaient des signes de précipitations et d'absence de cohésion. Des ratages se manifestaient et les tirs fusaient sans aucun danger pour le gardien égyptien. On attendra calmement la seconde période pour assister à une sérieuse reprise en main du match, ce qui ne leur a pas permis d'exploiter la première occasion qui s'est présentée à leurs pieds. Sans cette réalisation sur laquelle nous reviendrons plus bas, la partie n'avait aucune saveur. On faisait circuler la balle d'un point à un autre sans tactique intelligente, jusqu'à l'instant, comme signalé plus haut, ils décident dans les premières minutes de la seconde mi-temps, de se jeter à l'eau pour faire mouiller le gardien du Ahly sur un corner tiré par le capitaine Khalil Chammem, qui permit à Walid Hichri d'être à la réception pour enfin envoyer, de la tête, le cuir au fond des filets du Ahly (1-0). Les gradins accusent très mal ce premier but, la colère montre ses dents, les joueurs ont vite compris le message. Mais les Tunisiens usent de toutes leurs stratégies de jeu pour préserver ce but. Les Egyptiens mordus par cette réalisation, s'enfoncent dans le périmètre des 18 m à l'assaut des buts de Chrifia et se heurtent à un gardien très en alerte. Le chrono sonne son dernier souffle sur l'écran géant, la nervosité monte d'un cran. Les forces de l'ordre présentes font régner tant bien que mal le calme. Plus que deux minutes de jeu et Al Sayed Hamdy qui venait de rentrer remet les choses dans le bon ordre (1-1). «Cette égalisation est importante pour le moral des egyptiens, mais sur un plan comptable, cela ne change rien à la très bonne affaire de l'Espérance qui abordera le match retour le 17 novembre prochain à Tunis avec l'avantage du but marqué à l'extérieur», confie un journaliste.