La cavalerie algérienne entre le 18e et 19e siècle est mis en lumière au Musée national des antiquités (Alger) à la faveur d'une exposition regroupant d'anciens objets propres à l'art équestre : selles, pistolets, épées, cartoucheries, sacoches et bottes. Ouverte au public depuis septembre, l'exposition est inscrite dans le cadre de la célébration du cinquantième anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie. Elle comporte une ancienne collection d'objets relatifs à la cavalerie et tous ses accessoires que le Musée conserve. Une reproduction en taille réelle d'un cheval blanc élégant portant un harnais complet composé, notamment, d'une selle en cuir et d'un porte-selle en bois, d'une paire d'étriers qui pendent de chaque côté, d'une ventrière, d'un poitrail et d'une bride fixée à la tête, est installée au centre de la salle d'exposition. Autour d'elle, un éventail d'objets authentiques reflétant la cavalerie dans ses dimensions à la fois artistiques et combatives, conçus majoritairement en cuir, velours, argent, cuivre et bois, brodés de fil d'or ou ornés de perles ou de corail, sont proposés aux visiteurs jusqu'au 30 janvier prochain. Des paires de fontes de pistolets fabriquées en cuir et en velours rouge brodées de fil d'or à motifs floraux, des pistolets (kabous) en bois munis de canons en métal, des cartoucheries en cuir et en velours rouge ou vert brodées aussi, des poires à poudre en bois ainsi que des mesures de poudre en cuivre jaune de formes cylindriques sont rassemblées dans un même espace. Un peu plus loin, une sacoche (djebira) en cuir rouge et velours vert brodée de fil d'or est accrochée au mur à côté d'étendards. Au dessous, des pistolets à double canons incrustés d'argent et de corail et des épées avec leurs fourreaux sont posés. Par ailleurs, des chapelets en perles rondes et un livre de Coran en petit format que les cavaliers emportaient avec eux lors des batailles, font également partie des objets exposés pour mettre en exergue le côté spirituel des cavaliers et leur attachement à l'islam. L'habillement du cavalier est également présent à travers des paires de bottines et de bottes en cuir brodées de fils d'or ou de soie à motifs floraux multicolores et à lacets verts et jaunes, des gilets en lin blanc à manches ou sans manches brodés de motifs et ornés de boutons outre des portefeuilles en cuir brodé. «C'est pour montrer le rôle qu'a joué la cavalerie dans les luttes populaires contre l'occupant français et pour dire aussi que c'est un art par excellence au vu des matériaux utilisés et les motifs de décoration», a expliqué à l'APS, la directrice du Musée national des antiquités, Mme Houria Cherid, en estimant que l'art équestre est «l'art de la guerre» car «il s'agissait d'une industrie artisanale très riche qui permettait de se protéger contre l'ennemi».