L'Algérie et l'Union européenne (UE) sont parvenues au bout de plusieurs années de négociations à un accord stratégique sur l'énergie, qui va être signé début 2013 pour cadrer leurs relations dans le secteur de l'énergie, selon un diplomate de la délégation algérienne, présente à Bruxelles pour participer jeudi à la 7e session du Conseil d'association algéro-européen, affirmant que le texte de l'accord, finalisé au niveau des experts, sera signé à l'occasion de la visite en Algérie du Commissaire européen à l'énergie, Gunther Oettinger, prévue probablement au début de l'année prochaine. Le même diplomate a ajouté que M. Oettinger est attendu en janvier prochain à Alger pour conclure cet accord mais cette date n'a pas encore été définitivement arrêtée par les deux parties, soulignant que les relations de coopération «connaîtront un essor certain à la faveur de la signature de ce mémorandum d'entente sur le partenariat stratégique énergétique». L'accord permettra «de structurer les relations énergétiques algéro-européennes et ouvrira des possibilités de développement en Algérie de l'énergie conventionnelle, des énergies nouvelles et renouvelables, de la pétrochimie et de la transformation des hydrocarbures en général», selon la même source, qui précise que ce partenariat devrait également permettre un flux des investissements, tant revendiqué par l'Algérie, un transfert technologique et la mise en œuvre de projets dans les énergies conventionnelles et non conventionnelles. Fournisseur important de l'UE en énergie, l'Algérie assure à elle seule entre 13 et 15% des besoins européens en gaz. Le diplomate a signalé qu'Alger a défendu un retour des investissements dans l'énergie à travers des partenariats en amont et en aval, et que l'Union européenne, déjà liée par des accords de ce genre avec la Russie et le Qatar devrait sécuriser ses approvisionnements en énergie. Selon les observateurs, la conclusion de cet accord a traîné longtemps du fait que le besoin pour ce cadrage juridique ne se posait pas comme une nécessité absolue pour la partie algérienne puisque le gaz et le pétrole algériens se vendaient et continuent à alimenter le continent européen par d'importantes quantités, estimant que l'Algérie demeure l'un des rares fournisseurs fiables en énergie du continent européen mais les relations énergétiques entre les deux parties n'ont pas toujours été au beau fixe. il est à noter que les entraves imposées par l'UE pour le déploiement de Sonatrach sur le marché européen ont souvent pénalisé le groupe algérien, et que Sonatrach avait fermement critiqué la directive de la Commission européenne qui interdit aux producteurs de l'énergie de distribuer directement leurs produits sur le marché européen. La directive de Bruxelles de scinder les activités production, transport et distribution de l'énergie pour lutter contre des marchés d'énergie très concentrés avait suscité le mécontentement des fournisseurs traditionnels de ce continent comme l'Algérie et la Russie. Le groupe Sonatrach estime être lésé par cette mesure car ayant consenti des investissements énormes dans le transport du gaz dans l'espoir de pouvoir les amortir en intervenant dans la distribution directe de cette énergie sur le marché européen. De plus l'Algérie avait aussi mis sur la sellette le manque d'engouement des compagnies énergétiques européennes pour l'investissement dans l'exploration pétrolière, l'UE s'est fermement opposée à la naissance d'une industrie pétrochimique en Algérie, et cette opposition s'est illustrée par les barrières douanières qu'elle avait imposées aux engrais algériens, supprimées par la suite en 2011.