La Confédération africaine de football (CAF) a adopté par 44 voix pour sur 51 (6 contre et une abstention), après un vote à main levée, cette motion proposée en août dernier par Mohamed Raouraoua, président de la Fédération algérienne de football. Jacque Anouma n'aura aucune chance de prendre la gestion de la CAF. On ne détrône pas aussi facilement Issa Hayatou, «un homme qui a depuis son élection, fait travailler des experts en communication pour faire pousser le plus loin possible ses racines...», déclarait un homme de football dans une chaîne de radio africaine. «Nous allons utiliser toutes les voies de recours. Nous étudions les dispositions à prendre pour attaquer cette décision qui ne grandit pas le football africain», explique un soutien d'Anouma qui a requis l'anonymat. Cette manière de faire, voire d'occuper le fauteuil est aussi l'image de la politique de Hayatou. Que fera-t-il aujourd'hui Anouma ? Pas question de lâcher le ballon, disent ses «fans». Il ne baissera pas les bras, il continuera à lutter, non seulement contre Hayatou, mais tentera de déterrer les motifs qui font que ce siège lui est attribué à vie. «Le ballon africain continuera à perdre de sa valeur avec des hommes qui refusent le changement, quel que soit l'âge ou le réflexe d'un bon père de famille», complète un jeune avocat. Ainsi donc, la candidature de l'Ivoirien Jacques Anouma à la présidence de la Confédération africaine de football (CAF), a été rejetée, le lundi 10 décembre 2012, par la commission électorale de la CAF réunie au Caire (Egypte), laquelle prévoyait, notamment que tout candidat souhaitant briguer le poste de président devait être «membre du comité exécutif», ou ait occupé cette fonction par le passé. Ce qui n'était pas le cas pour l'Ivoirien. Sauf revirement de dernière minute, mais à l'heure actuelle, l'Ivoirien Jacques Anouma ne pourra pas se présenter à l'élection de la présidence de la Confédération africaine de football (CAF), prévue le 10 mars 2013 à Marrakech (Maroc). «Après des délibérations sur les candidatures, lundi 10 décembre au Caire, siège de la CAF, Hicham El Amrani, le secrétaire général, a été très lapidaire. «En vertu des nouveaux textes, la liste retenue pour la présidence de la CAF est celle d'Issa Hayatou, l'actuel président de l'institution», a-t-il annoncé. Loin d'être une surprise, pour cela, il suffit de feuilleter l'album non de photos mais des textes pour comprendre comment cette mécanique peut aussi facilement broyer qui, elle veut, dans un silence qui ne dit pas son nom. On retiendra, comme le rapporte le journaliste de Jeune Afrique, «le camp Anouma estime en particulier que la candidature de l'Ivoirien ayant été déposée avant le 3 décembre, date d'entrée en vigueur des nouveaux textes, celle-ci n'est pas concernée. Un recours avait déjà été déposé, lundi 26 novembre, par la fédération libérienne devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne pour faire annuler les nouvelles conditions d'éligibilité. Mais le TAS avait estimé ne pas être en mesure de statuer avant que les textes n'entrent en vigueur.» «Une nouvelle plainte pourrait être déposée auprès de ce tribunal. La question est de savoir qui la portera. L'idéal serait que le gouvernement ivoirien soit en première ligne. Mais rien n'est moins sûr connaissant les relations difficiles entre Anouma et le président de la fédération», confie un connaisseur du dossier. Le dossier sera-t-il clos ou provoquera le débat qui risque de faire éclabousser beaucoup de choses et mettre une fois de plus à terre la CAF qui est loin d'être à l'abris de mauvaises surprises ? Il faudrait s'attendre à ce que «d'autres fédérations, comme celle du Liberia (dont le président est en déplacement aux Etats-Unis), s'emparer de l'affaire. Le Mali et le Sénégal s'étaient également opposés à la motion votée aux Seychelles. Car en obligeant tout candidat briguant le poste de président à être membre du comité exécutif de la CAF ou à avoir occupé cette fonction par le passé, Issa Hayatou «écarte de la course à la présidence de la CAF une bonne partie des animateurs du football africain», poursuit notre source. La gestion du football africain semble bomber sur le même espace et tout est mis en œuvre afin qu'il ne quitte pas cette circonférence, et ce pour éviter à ce que l'intérêt de Hayatou ne soit miné. Le dossier reste ouvert.