S'il y a un joueur de football que les algériens n'oublieront jamais, c'est bien le regretté Aïssa Draoui, celui que l'on surnommait le Garincha des Vert et Blanc. Transfuge de la JSM Skikda puis meneur de jeu du Mouloudia Club d'Alger et l'idole de toute une jeunesse des années 1970 tant le petit lutin des fennecs était virevoltant et passeur décisif. Aïssa Draoui demeure un footballeur inoubliable, tellement il avait charmé le public sportif algérien. C'était un maestro balle au pied qui se livrait à des exercices de football artistique hors du commun au service du collectif de la composante à laquelle, il appartenait que ce soit la JSM Skikda le Mouloudia Club d'Alger qu'avec l'Equipe nationale algérienne, on le surnommait le Garincha algérien tellement que balle au pied, Aïssa Draoui était intenable, inimitable, un magicien en quelque sorte qui possédait le dribble doublé du crochet désaxant avec un démarrage fulgurant et le sens du but. Lorsqu'on voyait Aïssa Draoui caresser le ballon et surnager de la sorte, on se disait qu'il était plus que surdoué et que dieu lui en avait fait un don surnaturel. Aïssa Draoui nous a procuré beaucoup de joie, de bonheur et de spectacle parce qu'il a dribblé, feinté, accéléré, marqué des buts d'anthologie, il a fait tout ce qu'il avait voulu faire avec un ballon. Il s'était distingué durant toute sa carrière footballistique laissant, derrière lui, les souvenirs d'un footballeur spectaculaire avec au bout une riche moisson de titres et d'exploits. Aïssa Draoui avait fait les beaux jours de l'Equipe nationale algérienne, telle cette nuit d'été fêtée par une médaille d'or aux jeux méditerranéens d'Alger, il fut médaillé d'or avec le titre de meilleur buteur, de meilleur joueur, une preuve faite par trois du génie. Aïssa Draoui est né le 30 janvier 1950 à Skikda, il fut la fierté de tous les Algériens en glanant plusieurs titres nationaux maghrébins et pour franchir le seuil de la légende, la coupe d'Afrique des Clubs champions (1976) avec le MC Alger. Son premier match international s'est déroulé en date du 27 juillet 1973 face à l'Ouganda à Kampala avec l'entraîneur Said Amara, il avait participé a la coupe d'Afrique des nations par trois fois, aux éliminatoires de la coupe du monde quatre fois, aux jeux méditerranéennes, six fois avec divers matchs amicaux et tournois. Aïssa Draoui avait marqué huit buts, sa dernière rencontre internationale s'est déroulée en date du 28 février 1977 face à la Tunisie à Alger avec l'entraîneur Rachid Mekhloufi. De son vivant, il avait fait vibrer tous les grands stades d'Algérie et avait enchanté les foules, sa carrière est digne d'éloges. Titulaire indiscutable au sein de la JSM Skikda dans la catégorie seniors alors qu'il n'était que juniors (18 ans à peine), le petit lutin était couvé par Ammi Allaoua (Granados), il devient une pièce maîtresse du JSMS qu'il quitta pour le CS Constantine avec lequel, il ne joua qu'un quart d'heure pour se retrouver au MC Alger, service national oblige, Draoui s'était encore distingué par sa technique en délivrant des caviars à ses coéquipiers, il a été souvent l'homme du match à chaque rencontre de football et la coqueluche des mouloudéens. Pour ceux qui ne le connaissent pas, il faut leur signaler qu'il avait un petit gabarit genre, mais qui ne se remarquait pas tellement le joueur disposait d'un talent incommensurable et lorsqu'il était en forme, il réalisait des prouesses inimaginables arrivant à chiper le ballon dans les pieds d'un défenseur pour se retrouver nez à nez avec les gardiens adverses qu'il feinte, dribble pour marquer. Aïssa Draoui au sommet de la célébrité, rejoignit la JSM Skikda en 1977, psychologiquement atteint, il n'avait jamais accepté cette descente dans les oubliettes, il tomba malade et dû combattre sa maladie tout seul avec sa famille loin des yeux et des regards. Il nous a quitté, il y a de cela quelque années, mais il demeure vivace dans le cœur de tous les algériens.