Les régions du sud du pays, dont quatre wilayas - Ouargla, Tamanrasset, Illizi et Tindouf - ont été concernées par le mouvement partiel intervenu récemment dans le corps des walis, ont bénéficié de grands projets d'investissements, comme vient de le rappeler le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia. Il a cité, à l'appui, les trois plans quinquennaux (2000-2012), d'une enveloppe de 495 milliards de DA dont 122 milliards de DA alloués pour la wilaya d'Illizi durant la même période. Pour l'avenir proche, les projets ne manquent pas, en particulier ceux qui visent la création de nouvelles agglomérations dans le but de développer des zones entières (entre In Salah et Tamanrasset, entre Reggane et Adrar, entre Béchar et Tindouf, entre Illizi et Djanet). L'alimentation en eau potable de la wilaya de Tamanrasset, à partir de la ville d'In Salah, sur une longueur de plus de 700 km, projet phare et structurant, qualifié à juste titre de projet du siècle, illustre parfaitement cette volonté de prendre en charge, par le développement, les préoccupations des populations de ces régions. Il reste que l'épineux problème de l'emploi des jeunes, qui touche d'ailleurs de nombreuses autres régions du pays, n'a pas pu être encore totalement réglé par ces projets. Sur place, les jeunes ne comprennent pas pourquoi le recrutement se fait à l'extérieur des wilayas du sud. Devant cet état de fait, les autorités ont été amenées à réaffirmer le rôle de l'Agence nationale pour l'emploi, à travers ses structures locales, dans tout recrutement dans les entreprises. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a insisté sur ce point. Les entreprises sont même menacées de sanctions si elles montrent des réticences à emprunter la voie de l'Anem, c'est-à-dire si elles ne privilégient pas le recrutement à partir des demandes d'emplois exprimées localement. L'accent a été fortement mis sur les compléments de formation dont il faut doter rapidement les jeunes demandeurs d'emploi sans qualification. Des secteurs comme l'agriculture et l'artisanat sont de nature à absorber une importante demande d'emploi. Une convention entre le ministère de l'Intérieur et celui de l'Energie et des Mines est dédiée à la formation de la main d'œuvre locale et à la création de postes d'emploi par la Sonatrach au bénéfice des chômeurs de la région. Toujours dans le souci de répondre à la demande d'emplois, les grandes entreprises publiques ont été sollicitées pour implanter des filiales au sud. Le souci de créer des emplois est aussi lié à la lutte contre la sous-administration, si l'on en juge par les mesures annoncées pour l'ouverture de postes budgétaires au profit de la main d'œuvre issue des régions du sud pour renforcer l'appareil administratif. Pour M. Ould Kablia les problèmes du Sud «sont purement à caractère socioéconomique». «Nous n'avons pas de problèmes politiques au sud... Les problèmes sont à caractère socioéconomique», a-t-il souligné lors de la cérémonie de l'installation des nouveaux walis désignés lors du dernier mouvement intervenu dans ce corps. Par la même occasion, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a insisté auprès des walis sur l'importance de la communication et la nécessité d'être à l'écoute des citoyens, à travers la société civile en vue de trouver les solutions appropriées à leurs problèmes. Il faut privilégier la voie de la communication qui doit être permanente particulièrement avec les notables et les sages des localités du Sud du pays. Ils sont écoutés et respectés, leur a-t-il rappelé. C'est la meilleure manière de résoudre les problèmes des citoyens, a-t-il fait observer.