Le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger, Belkacem Sahli, a évalué dimanche à Paris l'opération de lancement du passeport biométrique par les postes consulaires de la région parisienne, initiée le 15 juin dernier. Lors d'une rencontre au consulat de Bobigny avec des responsables du mouvement associatif en présence des chefs des cinq postes consulaires de la région parisienne, M. Sahli a relevé que l'opération «ne connaît pas l'engouement escompté auprès de la communauté nationale». «Pas plus de 10 000 demandes via internet du 12 S, document administratif primordial pour l'établissement du passeport biométrique, ont été enregistrées depuis juin 2012 au niveau du centre national d'El Hamiz (Alger)», a-t-il déclaré, affirmant que, lors d'une dernière visite à ce centre unique en Algérie, le chiffre de 4 000 à 5 000 extraits de naissance 12 S délivrés lui a été fourni. Pour M. Sahli, cela laisserait entendre que la procédure de demande en ligne de ce document «n'est pas assez fiable». «Nous pensons, en collaboration avec le ministère de l'Intérieur, à élaborer des listes de personnes nées en Algérie et résidant à l'étranger et les copier dans des CD à transmettre au ministère de l'Intérieur et demander collectivement ces 12 S, sans attendre que chaque Algérien le fasse individuellement via internet», a-t-il annoncé. M. Sahli a appelé, à cet effet, les personnes concernées à mandater des proches pour retirer ce document dans la commune d'origine ou à mettre à profit leur déplacement en Algérie pour y retirer eux-mêmes ce «Sésame » donnant accès au document de voyage biométrique. Afin de réduire les délais d'instruction des dossiers, il a également fait part d'une liaison intranet entre le ministère des Affaires étrangères et l'ensemble des postes consulaires, qui existe déjà, et qui est en cours de consolidation. Seulement, a-t-il prévenu, le recours à cette liaison intranet est tributaire de «la détermination, par le ministère de l'Intérieur, du degré de confidentialité des données» portées sur les documents de voyage. Répondant à des questions de responsables du mouvement associatif dans la région parisienne, il a signalé que, contrairement à d'autres pays qui ont acheté les applicatifs pour la confection du passeport biométrique, l'Algérie a compté, pour ce faire, sur «ses seules compétences nationales». M. Sahli a également signalé que la finalité de l'opération «n'est pas de ficher les personnes», mais d'être dans les délais fixés par l'Organisation de l'aviation civile internationale. L'Algérie doit se conformer en 2015 aux normes internationales de délivrance et de contrôle des documents de voyage, notamment celles recommandées par l'OACI. Le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger effectue depuis dimanche à Paris une visite de travail de cinq jours en France, consacrée également à la vulgarisation du nouveau produit assurance-rapatriement des corps.C'est sa deuxième visite du genre en France en l'espace de deux mois. En janvier dernier, il avait procédé au lancement officiel de la délivrance des premiers passeports biométriques à des ressortissants algériens établis à l'étranger.