Les officiels américains prennent au sérieux les dernières menaces de Pyongyang, alors que la Russie appelle les deux parties à la retenue. Kim Jong-Un a durci le ton cette semaine : bluff ou vrai danger ? Nouvelle montée de température dans la péninsule coréenne... La Maison-Blanche a indiqué qu'elle prenait «au sérieux» l'annonce de la Corée du Nord, selon laquelle elle était en «état de guerre» contre le Sud, tout en notant que les menaces de Pyongyang n'étaient pas inhabituelles. La Russie, inquiète, a appelé les deux Corées et les Etats-Unis à faire preuve d'une «responsabilité et d'une retenue maximales» dans cette nouvelle crise. En effet, ce samedi le jeune Chef Suprême de la Corée du Nord, Kim Jong-Un, a annoncé qu'il était «en état de guerre» contre la Corée du Sud, proférant des menaces directes à l'encontre des Etats-Unis, à la suite du survol du territoire de la Corée du Sud de deux bombardiers américains, intervenu plus tôt dans la semaine. «Nous avons vu les informations sur un nouveau communiqué de la Corée du Nord. Nous prenons ces menaces au sérieux et restons en relations étroites avec notre allié sud-coréen», a déclaré Caitlin Hayden, porte-parole du Conseil national de sécurité. Elle cherche toutefois à replacer la dernière annonce de la Corée du Nord dans le contexte d'une série de menaces rhétoriques du régime de Kim Jong-Un. «Nous voudrions aussi noter que la Corée du Nord a une longue histoire de rhétorique belliqueuse et de menaces et que l'annonce d'aujourd'hui est conforme à un schéma familier.» Un autre officiel américain, resté anonyme, déclare quant à lui dans le Washington Post, qu'il faut faire la part des choses tant que possible : «Il y a une différence entre se dire en état de guerre, la vouloir et l'engager.» Cependant, toujours dans le Washington Post, Scott A. Snyder, expert de la Corée au Conseil des Affaires étrangères, reconnaît que le «ton est clairement monté et que cette fois on assiste à un haut niveau de menace.» Dès la fin de semaine, l'Agence de Presse Nord Coréenne NKNA, avait en effet annoncé que Kim Jong-Un venait de donner son accord pour mettre les missiles en état d'alerte, prêts à être lancés en direction de cibles américaines, selon CNN, qui précise, toujours selon les informations de NKNA, que lors d'une réunion de hauts officiers qui s'est tenue en toute fin de semaine, Kim Jong-Un aurait dit «qu'il était l'heure de régler des comptes avec l'impérialisme des Etats-Unis.» La Russie a appelé ce samedi les deux Corées et les Etats-Unis à faire preuve d'une «responsabilité et d'une retenue maximales». Moscou espère «que personne ne franchisse le point de non-retour», a dit à l'agence Interfax Grigori Logvinov, responsable russe chargé de la Corée au ministère des Affaires étrangères. «Nous ne pouvons naturellement pas rester indifférents au moment où une escalade de la tension a lieu à nos frontières orientales», a ajouté le diplomate. «Nous ne pouvons que nous inquiéter». La Russie, a-t-il dit, est en contact permanent avec ses partenaires engagés dans les négociations à six sur le nucléaire nord-coréen (les deux Corées, la Chine, les Etats-Unis et le Japon). Par ailleurs, une source diplomatique citée par Interfax a fait l'éloge de la position de Washington et de Séoul dans la crise actuelle. «La situation est bien sûr très tendue et dangereuse mais il y a des éléments encourageants : la réaction des Etats-Unis et de la Corée du Sud est mesurée et calme jusqu'à un certain point», selon cette source.