Deux ans après le dit «Printemps arabe», la situation sécuritaire en Libye se dégrade de plus en plus est redevient même très inquiétante. La démocratie, la sérénité et la vie meilleure promises au peuple libyen n'arrivent toujours pas et seuls les groupes armés font main basse sur le pays. En plus des groupes islamistes armés, les dits «Thouars» qui se sont révoltés hier sur leur propre Etat se rebellent aujourd'hui sur leurs nouveaux dirigeants. Les actes de violences et les enlèvements se succèdent et personne n'est en sécurité, ont indiqué des habitants de plusieurs villes libyennes aux médias. Il y a deux jours, des groupes armés ont enlevé le directeur du cabinet du Premier ministre. Dans un communiqué, le bureau du premier ministre Ali Zidan a déclaré qu'il avait perdu contact avec Mohamed Ali Ghatous et qu'il le cherchait. Selon les autorités, M. Ghatous a été porté disparu depuis dimanche et sa voiture a été retrouvée près d'une route en banlieue de la capitale libyenne lundi. La disparition de Mohamed Ali Ghatous survient moins d'une semaine après que le bureau de M. Zidan eut été assiégé par des miliciens exigeant le départ du premier ministre parce qu'il a menacé de demander l'aide de forces étrangères pour dompter les groupes armés libyens. Dimanche, le même jour où le chef de cabinet du premier ministre s'est volatilisé, des dizaines de miliciens ont encerclé le ministère de la Justice et réclamé la démission du ministre, Salah al-Marghani. M. Al-Marghani a affirmé sur les ondes d'une chaîne de télévision libyenne que certaines milices étaient illégitimes et exploitaient des prisons illégales. A Benghazi, deux femmes britanniques, membres d'une association humanitaire, ont été enlevées, avec leur père et deux autres Britanniques, à Benghazi. Le groupe a été libéré le jour même et se trouve depuis en sécurité au consulat de Turquie de la ville libyenne. Le vice-Premier ministre libyen Awadh al-Barassi a indiqué que les deux femmes avaient été enlevées et violées par cinq hommes dans l'est libyen. Il révèle qu'elles «ont été horriblement violées devant leur père indiquant avoir rendu visite aux deux victimes à Benghazi. Les deux femmes, «deux sœurs» rapporte le site britannique «The Guardian», faisaient parties d'un large convoi humanitaire de dix véhicules. Ce convoi était divisé en plusieurs groupes. Le véhicule transportant les deux femmes avait trois autres Anglais à bord, dont le père des deux sœurs. Après avoir traversé la France, l'Espagne, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et la Libye, ils devaient encore traverser l'Egypte pour rejoindre la bande de Ghaza (Palestine). Alors qu'il arrivait à la frontière égyptienne, le convoi a été arrêté et est resté bloqué sur place pendant plusieurs jours. La voiture transportant les cinq Britanniques a décidé de rebrousser chemin et de retourner à Benghazi en Libye. Le père et ses deux filles, ainsi que les deux autres humanitaires, voulaient se rendre à l'aéroport pour prendre un avion et rentrer en Angleterre. C'est à leur arrivée à Benghazi qu'ils ont été enlevés par cinq inconnus mardi matin. Les cinq Britanniques auraient été relâchés quelques heures plus tard. Malgré la déclaration du vice-Premier ministre libyen, une source diplomatique occidentale a de son côté confirmé, sous le couvert de l'anonymat, l'enlèvement mais n'a pas été en mesure de préciser si les femmes avaient été victimes d'un «viol ou d'une agression sexuelle». En plus de ces exactions, des groupes armés retiennent des milliers de citoyens libyens et d'étrangers sans que les nouvelles autorités ne puissent intervenir. Plusieurs villes demeurent désertes après que leurs habitants ont fui leurs foyers pour s'installer dans la Capitale. C'est le cas de la ville de Tawargha, 250 km à l'est de Tripoli. Le calme règne et pour cause, la cité ressemble à une ville-fantôme. Les milliers d'habitants ont fui et ne peuvent plus retourner chez eux. Ils ont trouvé refuge dans la capitale, dans un camp connu sous le nom de Janzour Tawargha. Les interventions des nouveaux élus et des membres du nouveau gouvernement n'ont rien donné de résultats. Bien au contraire, les nouveaux dirigeants redeviennent la cible des groupes armés.