Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, a confirmé qu'un dispositif a été mis en place avec le ministère de l'Agriculture qui a pour objectif de renforcer le développement de l'agriculture dans le Sud. Un certain nombre de préoccupations, a-t-il ajouté, ont été recensées après une série de réunions avec les wilayas du sud portant sur divers travaux orientés vers l'irrigation. Le dispositif porte sur trois programmes : la préservation et le développement de l'agriculture oasienne, la préservation et le développement des parcours et le développement de l'agriculture d'entreprise. Il y a une instruction interministérielle qui porte sur l'allègement de l'accès au foncier agricole, la création de nouvelles exploitations agricoles et d'élevage et d'emplois productifs durables dans les wilayas du sud. Nous avons décidé, a souligné le ministre, d'accélérer la cadence de réalisation des programmes financés par l'Etat (forages, aménagements de pistes,...). Il fait savoir qu'un programme de plus de 6 milliards de dinars porte sur la réhabilitation des foggaras, la réalisation de 25 000 mètres linéaires de forages, réalisation de petits barrages, retenues collinaires, digues, réhabilitation de réseaux d'irrigation (sur 400 hectares), la réalisation aussi de réseaux de drainage, curage et entretien des drains sur le fameux canal de Oued Ghir qui est le poumon de toute la région entre Ouargla et Oued Souf confié à l'Office national d'irrigation et drainage (Onid). A propos des eaux de la nappe albienne du sud du pays, il fait observer que le modèle fixé par le cadre de concertation entre l'Algérie, la Libye et la Tunisie donne à l'Algérie un quota à exploiter de 5 milliards de mètres cubes par an, nous sommes, dit-il, à 2,5 milliards de mètres cubes. Potentiellement le problème de la ressource-eau ne se pose pas. Il rappelle que le Sud représente plus de 18% de la production nationale et l'objectif fixé par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural est d'aller vers 30%. C'est un défi. Le ministre a évoqué le problème des taux de nitrates élevés qui sont dans le Nord, au Sud le problème ne se pose pas. Au Sud, précise-t-il, c'est la salinité élevée de 2 à 3 voire 4g/l, l'eau est saumâtre et de température élevée, parfois, elle dépasse les 50° et même dans certaines zones, elle atteint les 70°. Il y a également le problème lié à l'entartrage des conduites qui a un impact sur les équipements de pompage. Il fait savoir qu'il y a 14 stations de déminéralisation pour traiter ce problème. Quinze autres stations de tailles différentes seront installées. Enfin, à propos des stations d'épuration des eaux usées, il y en a 145 avec une capacité de 800 millions par an, ce chiffre va passer, dit-il, à 1,2 milliard de mètres cubes par an à partir de 2014. Il annonce un programme d'éco-épuration par les racines d'arbres, une expérience a été faite dans la région de Touggourt et les résultats, selon le ministre, sont très satisfaisants. Une centaine d'unités de ce type seront inscrites en 2014. Le taux national de remplissage des barrages est à plus de 83%, un taux historique, conclut le ministre.