La romancière algérienne Yamina Mechakra est décédée dimanche à Alger à l'âge de 64 ans des suites d'une longue maladie, a annoncé le ministère de la Culture. Un dernier hommage lui a été rendu, hier, au palais de la Culture Moufdi-Zakaria où sa dépouille a été exposée, avant d'être enterrée le même jour au cimetière de Sidi Yahia à Alger, après la prière du Dohr. Née à Meskiana, dans le nord des Aurès, en 1949, Yamina Mechakra était aussi docteur en psychiatrie ayant longtemps travaillé dans la proximité avec ses patients, se montrant particulièrement sensible à leur souffrance. «La grotte éclatée», paru en 1979, est la première œuvre de Yamina Mechakra où l'auteure traite de la guerre de libération nationale en évoquant les affres de la colonisation à travers son propre vécu. Le livre, qualifié de «poème en prose», a été illustré par Mohamed Issiakhem et très favorablement accueilli par le célèbre écrivain et dramaturge Kateb Yacine qui l'a préfacé. Très proche de la défunte, l'auteur de «Nedjma» dira à son sujet : «Dans notre pays, une femme qui écrit vaut son pesant de poudre». Evoquant l'écrivaine de son vivant, à l'occasion d'un récent montage poétique intitulé «Fragments de la grotte éclatée», la journaliste et actuelle chef de cabinet de la ministre de la Culture, Z'hira Yahi, dira que l'on est en présence d'une «belle femme intelligente et paresseuse car toujours dans la mémoire et le souvenir. Adorant rire, Mechakra est une véritable apparition littéraire qui s'invite à l'instant présent». La romancière récidivera en 2000 avec «Arris», son second roman en prose, avant de produire quelques nouvelles dont le sort est moins connu.