Lors de sa présence au séminaire national sur la communication institutionnelle organisé hier à Alger, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s'est interrogé encore une fois sur les raisons des rumeurs autour de l'état de santé du président de la République. «Arrêtez de focaliser sur l'état de santé du Président», a-t-il lancé tout en soulignant : «Certains Présidents se soignent en France des semaines et des semaines sans que personne n'en parle». Sellal a appelé, à ce titre, à «mettre un terme à cela» considérant que les informations qui circulent autour de ce sujet ne sont que de fausses rumeurs. Il s'est dit désolé que l'Algérie soit arrivée à un stade où «même l'information officielle est démentie». «Il était impératif pour nous d'annoncer ce qui est de notre devoir d'annoncer... Nous n'avons rien à cacher», a-t-il indiqué. «Il faut mettre un terme à la confidentialité inutile» Abdelmalek Sellal a souligné entre autres la nécessité de permettre aux journalistes d'accéder à la «bonne information au bon moment» considérant que le manque de communication était aujourd'hui la plus grande problématique à laquelle les institutions de l'Etat sont confrontées. Le Premier ministre a estimé que le journaliste était «le trait d'union entre les institutions de l'Etat et le citoyen» et le «reflet de la société» et a insisté pour que «la vérité soit prévalue à tous les niveaux». «Il appartiendra, par la suite, au journaliste d'analyser l'information recueillie et le dernier mot revient au citoyen», dira-t-il. M. Sellal a mis en avant, à ce propos, l'importance du rôle que doit jouer la presse, notamment dans le contexte de perturbations enregistrées tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays ainsi que l'importance du rôle de «la bonne information». Cette dernière est indispensable pour lutter contre la rumeur qui, estime-t-il, est «en mesure de détruire toute société aussi puissante soit-elle». Poursuivant avec la même idée, le Premier ministre a insisté sur «la nécessité de mettre un terme à la confidentialité inutile» et qui «continue d'alimenter les doutes du citoyen» et a obligé par contre les institutions à adopter une «transparence totale». «La meilleure manière pour elles d'assurer leur crédibilité auprès du citoyen est de gagner sa confiance.» La plus grande problématique à laquelle sont confrontées aujourd'hui les institutions de l'Etat concerne la communication, a-t-il poursuivi, affirmant que toutes ces institutions sont appelées à consacrer la communication, à l'exception de la Défense nationale qui est tenue par le secret défense. Il s'est interrogé ensuite si le dysfonctionnement résidant en la relation gouvernant-gouverné ou encore en l'éducation et la culture. «Le moment est venu de reprendre les choses en main», a-t-il soutenu. «Nous ne pouvons reprocher au gouvernement d'avoir manqué à son rôle dans ce domaine», a-t-il encore souligné. Selon lui, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait affirmé à maintes reprises l'importance de la communication et les dispositions prévues par la loi sur l'information tendant également à faciliter l'accès des journalistes à l'information. Il dira : «Le problème concerne les institutions elles-mêmes et leurs premiers responsables». Dans le même contexte, M. Sellal est revenu sur le «comportement» des institutions avec la société virtuelle. Ces dernières, note-t-il, «ne disposent toujours pas d'un système spécifique pour interagir avec les réseaux sociaux qui véhiculent aussi bien l'information fondée que la rumeur».