Le président égyptien Mohamed Morsi a annoncé, samedi, la rupture complète des relations diplomatiques avec le régime de Bachar al Assad et a exigé le départ des combattants du Hezbollah de Syrie. S'exprimant devant des dignitaires sunnites réunis au Caire, le président égyptien, issu des Frères musulmans, a déclaré: "Nous avons décidé, aujourd'hui, de rompre complètement les relations avec la Syrie et avec l'actuel régime syrien". Mohamed Morsi a aussi adressé une mise en garde au Hezbollah, mouvement chiite libanais combattant aux côtés des forces gouvernementales syriennes contre les insurgés cherchant à renverser Bachar al Assad. "Nous nous opposons au Hezbollah dans son agression contre le peuple syrien", a-t-il dit. "Le Hezbollah doit quitter la Syrie et ce ne sont pas des paroles en l'air. Il n'y a pas de place pour le Hezbollah en Syrie." Mohamed Morsi a aussi exhorté la communauté internationale à instaurer une zone d'exclusion aérienne en Syrie afin de favoriser les rebelles contre les forces gouvernementales, qui disposent de la maîtrise des airs. Cette réunion traduit la division croissante qui s'installe dans la région proche-orientale entre les sunnites et les chiites. Dans son allocution devant près de 20.000 partisans, le président égyptien n'a pas mentionné la communauté chiite, ni l'Iran, mais il a fait une allusion à peine voilée à Téhéran, en accusant les Etats de la région et d'autres régions d'entretenir "une campagne d'extermination et de nettoyage ethnique programmé" en Syrie. "Le peuple égyptien soutient le combat du peuple syrien, matériellement et moralement, et l'Egypte, sa nation, son gouvernement et son armée n'abandonneront pas le peuple syrien avant qu'il n'ait retrouvé ses droits et sa dignité", a-t-il poursuivi. Les Frères musulmans se sont joints cette semaine aux appels d'organisation religieuses sunnites en faveur d'une guerre sainte contre Assad et ses alliés chiites.