L'Algérie n'a été mandatée ni par l'Ethiopie ni par l'Egypte pour jouer le rôle de «médiateur» dans leur différend à propos du projet éthiopien de construction d'un barrage géant en amont du Nil, a affirmé, dimanche à Alger, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. «L'Algérie n'a pas été mandatée pour jouer le rôle de médiateur (sur le différend relatif au projet éthiopien de construction d'un barrage) ni par l'Egypte ni par l'Ethiopie», a déclaré M. Medelci lors d'un point de presse conjoint animé avec son homologue éthiopien, Tedros Adhanom Ghebreyesus. «Si nous avons joué un rôle de facilitateur, c'est pour une raison de circonstance», a-t-il ajouté, rappelant que le chef de la diplomatie éthiopien était à Alger pour prendre part à la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) et en réponse à une invitation pour une visite officielle qui lui a été adressée par l'Algérie. A une question relative à la visite du ministre des Affaires étrangères égyptien, Mohamed Kamel Amr, à Alger jeudi passé, M. Medelci a expliqué que M. Amr avait pris part à la clôture des travaux de la réunion du comité de suivi algéro-égyptien préparatoire à la 7e session de la grande commission mixte. M. Medelci a ajouté qu'il était «tout à fait normal» qu'il évoque la question des eaux du Nil, «compte tenu de son importance», avec ses deux homologues (éthiopien et égyptien). Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères éthiopien a indiqué qu'il se trouvait à Alger pour assister à la réunion du Conseil de paix et sécurité de l'UA, en sa qualité du président du Conseil exécutif de l'UA, rappelant que cette rencontre s'était tenue vendredi et samedi avec la participation des pays du champ. «Ma visite à Alger est une simple coïncidence avec celle effectuée par le ministre égyptien des Affaires étrangères la semaine dernière en Algérie» (dans le cadre du comité de suivi algéro-égyptien), a-t-il dit, faisant observer, toutefois, que la question du Nil est d'une «importance capitale». «Les Egyptiens sont nos frères et nous devons parvenir à un accord qui servira les intérêts des deux pays», a souligné M. Ghebreyesus. Insistant sur l'accord auquel Ethiopiens et Egyptiens «doivent parvenir», il a indiqué que ce sera à travers un dialogue, mettant en exergue les «relations fortes et durables» qui unissent les deux pays «frères». «Nous, Ethiopiens et Egyptiens, devons nager ensemble ou couler ensemble, et bien évidemment, nous avons choisi la première option», a déclaré M. Ghebreyesus. Selon le ministre éthiopien, la construction du barrage sera bénéfique à l'Ethiopie, l'Egypte et le Soudan qui se partageront l'électricité générée par cette future infrastructure. Il a expliqué, dans ce cadre, que ce barrage réduira davantage l'envasement du fleuve du Nil et régulera les inondations. A une question sur un éventuel conflit sur les eaux du Nil, M. Ghebreyesus a indiqué qu'il sera fait recours à un panel d'experts internationaux.