Plusieurs ressortissants algériens ont pris attache avec nous, versant leur colère sur les services consulaires d'Algérie en France. Ces derniers ont indiqué qu'ils ont «ras-le-bol» de cette situation et ne trouvent pas à quel saint se vouer. Nos interlocuteurs dénoncent l'anarchie qui sévit dans les représentations diplomatiques, souhaitant l'intervention des autorités algériennes pour remettre de l'ordre dans ces institutions. Nos interlocuteurs dénoncent le mauvais accueil et la lenteur dans le traitement des dossiers relatifs à l'établissement des passeports biométriques et autres documents administratifs. Jusqu'à ce jour, plusieurs représentations diplomatiques demeurent injoignables par le biais de téléphone. «Ils sont en congé peut-être», a ironisé une dame, indiquant qu'elle pourrait joindre l'Elysée ou El-Mouradia, mais non pas le standard des consulats d'Algérie en France. Evoquant le problème des délivrances des passeports biométriques, plusieurs ressortissants ont indiqué que mieux vaut ne pas en parler, c'est de l'anarchie, ont-ils ajouté. Pourtant, lors de la visite du secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale établie à l'étranger, Belkacem Sahli en France, les responsables au niveau des consulats d'Algérie ont fait savoir que l'opération de la délivrance des passeports biométriques se déroule dans de bonnes conditions. Lors de sa visite au consulat de Lyon, M. Sahli a indiqué que quelque 40 passeports biométriques sont quotidiennement enrôlés dans ce poste consulaire avec des pics pouvant aller jusqu'à 60 enrôlements/jour. A ce sujet, il a été constaté l'insuffisance de l'effectif en charge de cette opération, au regard du nombre important de ressortissants résidant dans cette circonscription consulaire. C'est presque le même constat dans plusieurs autres consulats d'Algérie où le personnel chargé de l'état civil trouvent des difficultés énormes à répondre à la demande des ressortissants surtout en matière de la délivrance des passeports biométriques. Certains responsables au niveau de ces représentations diplomatiques justifient cet état de fait par le manque des moyens humains et matériels permettant de répondre à la demande des ressortissants. La version de la majorité des ressortissants algériens avec qui nous sommes entretenus est tout autre. Ces derniers rejettent la version des responsables des consulats, indiquant que tous les moyens matériels, humains et financiers ont été mis à la disposition des consulats algériens en France. Ces derniers parlent d'anarchie, de bureaucratie et de mauvaise organisation et n'ont pas de l'absence des moyens. Afin d'en savoir plus à ce sujet, nous avons jugés utile de joindre quelques représentations diplomatiques en France. Pendant deux jours, nos tentatives de joindre le consulat général de Paris sont restées vaines. Que ce soit par le biais du standard ou du numéro direct du secrétariat du consul général, le consulat de Paris est injoignable. Les services de l'ambassade d'Algérie à Paris ont tenté de nous aider à joindre le même consulat par le biais des 4 chiffres mais en vain. Il est également de même pour les consulats de Saint-Etienne. Au deuxième jour, nous avons réussi à avoir le consulat de Vitry sur Seine. Le consul est en congé et c'est M. Loubissi qui bien voulu répondre à nos questions. Au sujet du téléphone, M. Loubissi a indiqué que c'est un problème d'encombrement des lignes. En ce qui concerne la lenteur des délivrances des passeports biométriques, le vice-consul nous a fait savoir qu'ils sont établis en Algérie. «Nous faisons que recevoir les dossiers avant de les envoyer en Algérie», a-t-il ajouté. Interrogé sur le nombre des passeports établis depuis le début de l'opération, M. Oubissi a déclaré qu'il n'avait pas de chiffre en sa possession et que c'est au niveau du ministère des Affaires étrangères qu'il faudrait en demander. Nous avons pu rentrer en contact avec le consulat de Lyon grâce à la secrétaire du consul. Nous avons posé les mêmes questions à M. Chekired, vice-consul qui a répondu : «Notre standard est saturé en raison des centaines d'appels. En ce qui concerne l'opération des délivrances de passeports biométriques, je peux vous dire qu'elle se déroule dans de bonne condition.» M. Chekired a ajouté qu'il reçoit lui-même près de 50 personnes par jour. Joint par un numéro direct, un fonctionnaire chargé de recevoir les dossiers des passeports biométries nous a indiqué qu'en raison de la forte demande, les citoyens désirant déposer des nouveaux dossiers ne pourraient le faire qu'au mois de septembre 2013. Nos efforts pour joindre les consulats de Lille, Pontoise, Nanterre et Montpellier sont restés vaines. Au niveau de l'ambassade d'Algérie située rue d'Argentine à Paris, c'est avec M. Harrag, ministre des affaires consulaires que nous nous sommes entretenus. Le diplomate n'a pas manqué de nous indiquer que certains consulats sont débordés en raison de la forte demande des ressortissants surtout en ces périodes de vacances. Cet état de fait ne pourrait pas justifier les «lacunes» des standards ou l'anarchie et la bureaucratie évoqué par nos compatriotes au niveau de de certains consulats. «Les consulats sont bien outillés pour répondre à la demande des ressortissants algériens et nous restons à leur service, a conclu M. Harrag. Nous y reviendrons.