La commission nationale de préparation du 4e congrès du RND s'est réunie mardi dernier au siège du parti pour préparer l'opération d'élection et d'installation des comités de wilayas. La date maintenue fut le 7 septembre, soit hier. Réglée comme une montre, les assemblées générales furent tenues au même moment à travers l'ensemble des wilayas. Une nouveauté dans la constitution du collège électoral, c'est la réhabilitation de tous les militants qui furent élus et qui ont occupé des responsabilités. Tous avaient une dent contre Ouyahia et ses éléments. Est-ce que le groupe d'Ouyahia est indétrônable pour que le secrétaire général par intérim du parti, président de la commission nationale de préparation du congrès, Abdelkader Bensalah, prenne cette décision afin de renforcer les rangs des anti-Ouyahia? Sachant qu'actuellement la lutte oppose le camp du professeur Guidoum à celui d'Ouyahia. La troisième voie vient de voir le jour et s'aligne derrière Bensalah, cette tendance est dite celle de l'équilibre, bien que ce dernier ne semble pas faire l'unanimité à travers le territoire national. La tendance la plus présente à travers l'ensemble des wilayas est celle d'Ouyahia. Les antagonistes changent d'une région à une autre. Tous ont mis les bouchées doubles pour avoir le dessus lors de ces élections. Ces dernières en fait doivent dégager des commissions de wilaya pour préparer le quatrième congrès national du rassemblement. Pour Bensalah, cette opération électorale revêt «une importance capitale» et «vise à unifier le mode d'action dans le cadre de mécanismes souples qui permettent à chaque wilaya d'élire ses comités conformément aux critères et aux instructions données au préalable aux parties concernées par l'opération électorale». Dans le même communiqué qui est repris par l'APS, «M. Bensalah a appelé à faire preuve de rigueur durant cette opération pour garantir le succès de ce pari grâce à la détermination, la volonté, l'effort sincère et l'exécution de la feuille de route issue de la session extraordinaire du conseil national.» Les analystes disent que Bensalah qui vient de faire appel aux anciens grands élus pour créer son aile au sein du RND, vient d'élargir le fossé qui le sépare avec les loyaux. Sur le terrain c'est la première fois que le rassemblement s'effrite. Les luttes sont atroces et sans pitié. L'esprit de prise de revanches est clair et les batailles rangées sont généralisées. Nous avions assisté à Djelfa, à la salle des fêtes de l'hôtel Naili, à l'une qui s'est transformée en arène la matinée du samedi. Les mêmes personnes qui ont fait le gros de la troupe lors de la tenue la réunion des redresseurs du FLN ont occupé le devant de la scène et ont fait capoter la première séance. L'ex-sénateur qui est comptabilisé sur le compte d'Ouyahia, B. Belabbes, a été pris à partie par les jeunes musclés ramenés selon les militants par les anti-Ouyahia. On s'est alors posé la question si ces derniers se sentent forts, alors, pourquoi ils se font aider par les «baltaguia»? Parmi eux, il y a ceux qui se sont pris à la presse. Ils ont même tenté de saisir l'appareil photo d'un confrère pour le saccager. Il eut la vie sauve grâce à d'autres «baltaguia» qui le connaissent et le respectent. Le superviseur dépêché par Bensalah suspend la séance et sort de nouveaux badges pour les distribuer à nouveau. La séance ne reprend que vers 12h. Pourquoi tout cela et quel est l'enjeu ? Ce sont ces commissions électorales qui doivent superviser les opérations dites de sensibilisation et d'élargissement de la base et ensuite organiser les élections pour dégager les représentants au congrès extraordinaire du rassemblement. Quelles sont les prérogatives de ces commissions ? Vont-elles respecter les règles démocratiques ? Si c'est oui, alors pourquoi s'entretuer ? Au vu de ce qui se passe, le rassemblement restera rassemblement national mais pas démocratique. Il vient de perdre sa discipline partisane qui lui ait particulière et vient d'entreprendre le même chemin que le FLN. Guidoum pour un consensus politique L'ancien ministre, Yahia Guidoum, qui dirige le mouvement de redressement du Rassemblement national démocratique (RND), a assisté, hier à Boumerdès, au déroulement de l'élection des membres de la commission de wilaya pour la préparation du quatrième congrès national qui se tiendra à la fin du mois de décembre prochain. Il s'est prononcé sur la situation politique du pays. En effet, en marge de cette activité, il s'est exprimé sur «le blocage des institutions de l'Etat et le vide politique que traverse le pays» suite à la maladie du président Bouteflika. Le redresseur du RND désavoue les partisans de ce courant. «Beaucoup de gens sont alarmistes. On rattache tout à la santé du Président. Tout ce qui a été dit sur le blocage des institutions reste un mauvais procès et un parti pris. Car les grands dossiers du pays sont suivis et les projets avancent le plus normalement du monde, il n'y a pas de gel des activités gouvernementales», a-t-il répondu. En outre, il a avoué que la démarche du redressement du parti obéit à une arrière-pensée qui vise à fédérer toutes les forces politiques du pays. «Etablir un consensus autour d'une charte pour nous engager à régler les vrais problèmes des Algériens, comme la lutte contre le chômage, l'amélioration des secteurs de la santé, de la formation professionnelle. Ceci, en dehors des intérêts partisans et des couleurs des autres partis politiques», a-t-il dit. Le Front du changement (FC) qui a clôture son université d'été tenue à Zemmouri El-Bahri, samedi, a de son côté, opté pour la même position autour d'un «consensus politique entre les partis». Par le biais de son secrétaire général, M. Menasra, il a longuement défendu cette thèse face avait à l'acquiescement de ses invités présents comme Moussa Touati, leader du Front national algérien (FNA), de Abderrezak Mokri du Mouvement pour la société et la paix (MSP) et de Soufiane Djilali, président de Jil Jadid. Il semble donc qu'une bonne partie de la classe politique soit pour cette démarche à la veille des élections présidentielles prévues pour le premier semestre de l'année prochaine. Par ailleurs, signalons que Yahia Guidoum s'est félicité de la bonne marche de l'opération de déroulement de l'élection des membres de la commission de wilaya pour la préparation du quatrième congrès national du RND, où les opposants à la nouvelle ligne politique du parti ont voté par procuration. A propos de la crise qui secoue son parti, il a minimisé son importance malgré les voix discordantes qui ne cessent d'interpeller le secrétaire général par intérim, Abdelkader Bensalah, pour réclamer la mise à l'écart des proches d'Ahmed Ouyahia et dénoncer la pratique de «l'exclusion et la marginalisation des militants convaincus et sincères» toujours de mise. Relancé sur la question de la présentation de sa candidature au prochain congrès de son parti, l'ex-ministre de la Santé a réitéré son refus : «Je l'ai déjà dit, je ne suis pas intéressé par le poste de secrétaire général. Je laisse la place aux autres, notamment aux jeunes.» Répondant aux propos selon lesquels l'ancien ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, serait pressenti au poste de secrétaire général du RND, notre interlocuteur a précisé que «ce ne sont que des spéculations» pour démentir l'information. Néanmoins, au vu du déroulement des élections wilayales, les partisans du secrétaire-général sortant affichent nettement leur avancée.