La feuille de route du secrétaire général par intérim, répondrait à un accord conclu avec M. Ouyahia. Le calme entourant les préparatifs du prochain congrès du RND, n'est qu'en apparence. Pour cause, on reproche à Abdelkader Bensalah d'appliquer un agenda préétabli. Cette feuille de route serait conçue en étroite collaboration avec les partisans de l'ex-secrétaire général. Elle répondrait également à un accord conclu avec l'ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, estiment certains cadres du RND. «Bensalah a neutralisé tout le monde avant de fermer le jeu», indique un membre du mouvement de redressement. Outre le deal avec M.Ouyahia, on critique sa volonté de vouloir faire main basse sur le parti». Le secrétaire général par intérim du RND a, certes, réussi à neutraliser toutes les voix discordantes au niveau central, mais «la base militante n'a pas encore dit son dernier mot», témoigne une source proche du parti. Bensalah a gagné la bataille du conseil national qu'il a tenu sans incidents, mais pas tout le pari face aux redresseurs. Il semble que Bensalah qui exécute son propre agenda, n'a pas jusqu'ici trouvé sur son chemin de réels écueils. Selon une source proche du parti, le président du Conseil de la nation a même «défié» récemment à Alger les Hami Laroussi, Tayeb Zitouni et Dr Yahia Guidoum. En agissant ainsi, M.Bensalah sait bien que ces principales figures du mouvement de sauvegarde sont «court-circuités et séparés de leur base militante». Dans ce contexte, le chef provisoire du RND a fait savoir à ses hôtes, reçus au courant de la semaine écoulée à Alger qu'ils «ne représentent plus rien». Cette sentence leur a été signifiée lors d'une rencontre tenue avec les coordinateurs de wilaya à Alger. Totalement déconnectés de la base, ces derniers sont accusés par les militants de sacrifier les revendications du mouvement sur l'autel de leurs intérêts personnels. Selon plusieurs cadres proches du parti, Bensalah a pris parti et s'est complètement rallié au groupe de Ahmed Ouyahia, à savoir les coordinateurs de wilayas désignés par l'ex-secrétaire général du parti. D'ailleurs, c'est au même groupe qu'échoît le rôle de superviser l'opération d'élection des congressistes. Dans son instruction aux coordinateurs de wilayas, qu'il a réuni récemment, M.Bensalah a circonscrit le corps électoral devant désigner les congressistes aux seuls membres du «conseil de wilaya» élargi au P/APC, membres de l'APN et du conseil national et les élus APW. C'est là une manière de mettre à l'écart les redresseurs, notamment à travers l'exclusion de la base militante du choix des congressistes, estime notre source. L'accord tacite qui aurait été trouvé à la dernière minute, entre Bensalah et Yahia Guidoum, pour permettre au travaux du conseil national de se tenir sans la moindre opposition, n'a pas été «respecté», dira la même source. Le mouvement de sauvegarde du RND ne compte que 17 sur 217 membres composant la commission nationale de préparation du congrès. Ceci dit, le quota promis aux redresseurs était de l'ordre de 50 membres. Sur le plan de la répartition des charges, les redresseurs s'estiment également très mal lotis. Seul Bakhti Belaïb y figure comme président d'un groupe de travail. Par ailleurs, les élections locales seront entamées à partir du mois d'août prochain. On passera par la suite aux assemblées générales communales, de wilayas, de la commission nationale puis les congrès régionaux au mois de novembre et enfin le congrès prévu en décembre. Le prochain congrès constitue une importante phase pour l'évaluation et la définition des objectifs futurs du parti pour les cinq prochaines années.