, a affirmé Mireille Ballestrazzi, la présidente de cette organisation internationale de la police criminelle (OIPC), dans son allocution prononcée, hier à Oran, lors de la cérémonie d'ouverture de la 22e Conférence régionale africaine d'Interpol. Après avoir rappelé que cette rencontre intervient avec la cinquantième année d'adhésion de l'Algérie à Interpol, Mme Ballestrazzi a salué la contribution de l'Algérie à «la sécurité de nos régions» et son engagement résolu dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, sous toutes ses formes. «La cause que nous nous sommes engagés à servir est celle d'un monde meilleur», a indiqué la présidente d'Interpol en soulignant les efforts des pays africains membres de cette organisation, dont l'Algérie à travers le démantèlement de réseaux criminels transfrontaliers. La criminalité constitue une menace à l'échelle internationale, pesant notamment sur l'économie nationale et son développant au détriment de la santé et de la sécurité des citoyens, a observé Mme Ballestrazzi. La lutte contre les différentes formes de la criminalité appelle au renforcement des capacités des pays membres et de la coopération internationale, a-t-elle préconisé, faisant valoir à ce titre les programmes spécifiques mis en œuvre par son organisation. Une nouvelle stratégie est également élaborée pour la période 2014-2016, a-t-elle fait savoir en mettant l'accent sur les priorités accordées essentiellement au démantèlement des filières criminelles, notamment grâce à l'accès à la base de données d'Interpol. «Les réseaux criminels ont détourné l'innovation technologique», a fait remarquer la présidente d'Interpol pour mettre en exergue l'intérêt du renforcement de la coopération internationale qui constitue, a-t-elle insisté, «un élément clé» de la stratégie de lutte contre la criminalité. La cérémonie d'ouverture de la 22e Conférence régionale africaine d'Interpol s'est tenue en présence du directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général-major Abdelghani Hamel, du secrétaire général d'Interpol, Ronald Kenneth Noble, et du vice-président de la région Afrique, Mohamed Amadou. Les travaux de cette rencontre se tiennent trois jours durant au centre des conventions Mohamed-Ben-Ahmed d'Oran (CCO) avec la participation de hauts responsables de police de toute l'Afrique. Outre l'état d'avancement des initiatives de renforcement des capacités dans la région africaine, la conférence abordera un certain nombre de questions liées à la criminalité internationale, parmi lesquelles le trafic de drogue, la piraterie maritime et le terrorisme. Le secrétaire général d'Interpol, Ronald K. Noble, a souligné, dans un entretien accordé à la presse, l'importance que revêt la 22e Conférence régionale africaine de l'organisation, qui se tient à Oran ainsi que la précieuse expérience de l'Algérie en matière de lutte contre toutes les formes de criminalité. En réponse à une question sur l'organisation sur cet évènement, il a tenu à remercier et féliciter les autorités algériennes pour leur initiative, leur disponibilité et leur dévouement dans l'organisation de cet important rendez-vous. Il a ajouté que la 22e session de la Conférence régionale africaine constitue un forum très important qui permet aux forces de police de la région Afrique de discuter des problèmes et des cas de criminalité qu'ils ont en commun et d'y apporter des réponses adéquates. «La conférence encourage un échange de bonnes pratiques entres les pays africains afin d'établir une stratégie commune pour lutter contre toutes les formes de criminalité transfrontalière, y compris le trafic de drogue, la piraterie maritime et le terrorisme», a-t-il déclaré. Pour lui, l'objectif est également d'assurer une meilleure coordination en matière de prévention et de réponse à la criminalité transnationale, notamment dans des situations nécessitant des réactions rapides, voire urgentes. Abordant le sujet de la coopération, il a indiqué que celle-ci est essentielle dans la lutte contre la criminalité transnationale. «C'est à ce niveau que l'implication de chacun des Bureaux centraux nationaux d'Interpol des 190 pays membres est indispensable.» Toujours selon M. Ronald, les BCN sont au cœur du travail d'Interpol et «nous permettent de mieux servir les pays de la région Afrique. C'est grâce à leur travail que nous avons vu une augmentation importante du nombre de recherches sur les bases de données d'Interpol». Le secrétaire général d'Interpol a indiqué que le plan de modernisation récemment mis en œuvre par la police algérienne souligne l'engagement du pays dans l'application de la loi et sa vision future de protéger les personnes et les biens contre toutes les menaces. «L'Algérie a développé de nombreux outils contre le crime transfrontalier et le terrorisme qui lui permettent de jouer un rôle-clé dans la région, notamment à travers le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), structure de la Commission de l'Union africaine (UA)», a-t-il ajouté. M. Ronald a déclaré que l'expertise algérienne en matière de lutte contre toutes les formes de criminalité transnationale, y compris le terrorisme, doit servir aux autres pays de la région et «nous sommes heureux de profiter de cette expérience».