Les experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) devraient débuter leurs inspections en Syrie mardi, selon un projet d'accord dont Reuters a eu connaissance. Ce document doit être approuvé par l'OIAC lors d'un vote vendredi soir des 41 membres de son conseil exécutif réunis à 22h00 à La Haye. Une majorité simple suffit, mais cette instance prend généralement ses décisions par consensus. La destruction de l'arsenal chimique syrien a été décidée dans le cadre d'un accord entre la Russie et les Etats-Unis, lesquels menaçaient de frapper militairement le régime de Bachar al Assad, allié de Moscou, à la suite d'un bombardement à l'arme chimique le 21 août dans la banlieue de Damas. Cet accord a été transposé dans un projet de résolution que le Conseil de sécurité des Nations unies devrait adopter également vendredi soir. Le texte de l'OIAC réclame à la Syrie de garantir la sécurité de ses experts et de leur fournir un accès «immédiat et sans entrave» à tous ses sites. Un manquement à ces obligations entraînerait une réunion de l'OIAC dans les 24 heures. Les experts de l'OIAC disposeront de 30 jours pour visiter toutes les installations déclarées la semaine dernière par la Syrie, où une première équipe se rendra lundi. On ignore où et comment l'arsenal chimique syrien, au sujet duquel l'OIAC n'a rien divulgué, sera détruit. Il a fallu plusieurs années à la plupart des pays signataires de la Convention sur les armes chimiques de 1997 pour le faire. L'accord russo-américain donne à la Syrie jusqu'au milieu de l'année 2014. La Syrie dispose d'une semaine pour fournir des informations supplémentaires au sujet de son arsenal chimique, notamment sur les types de munitions, les quantités d'agents actifs et tous les lieux de production et d'entreposage. Le régime syrien doit désigner un interlocuteur de référence pour les experts de l'OIAC. Il doit aussi avoir achevé d'ici le 1er novembre la destruction de tous ses sites de production et d'assemblage de ses armes chimiques. Les services de renseignement occidentaux estiment à un millier de tonnes les stocks de sarin, de gaz moutarde et d'agent innervant VX accumulés pendant des décennies par la Syrie et répartis en divers sites sur son territoire. Pour de nombreux experts, la destruction de l'arsenal chimique syrien sera un processus coûteux et particulièrement risqué dans un pays en pleine guerre civile. Dans sa décision qui doit être adoptée vendredi soir, l'OIAC demande à ses Etats membres de verser des financements supplémentaires nécessaires à ses opérations en Syrie. L'OIAC dispose d'un budget annuel de moins de 100 millions de dollars (74 millions d'euros) et emploie moins de 500 personnes.