L'outil industriel pharmaceutique en Algérie, composé actuellement d'une centaine d'unités déjà fonctionnelles et une dizaine en construction, pourra couvrir 70% des besoins du pays en matière de produits pharmaceutiques, a indiqué, mardi à Oran, le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop). En marge de l'ouverture du 2e Salon international de l'industrie pharmaceutique, Abdelwahed Kerrar a souligné que l'Algérie dispose d'une centaine d'unités industrielles aux normes internationales et d'une dizaine en cours de réalisation, se référant à une étude réalisée par l'Unop en 2012. «Cet outil industriel peut couvrir facilement 70% les besoins du pays en la matière», a-t-il déclaré, affirmant que «l'industrie pharmaceutique se porte bien grâce aux investissements massifs faits par des Algériens et des sociétés étrangères de droit algérien et l'interdiction de l'importation des produits fabriqués localement. «En 10 ans, nous avons décuplé la production et triplé nos capacités de couverture des besoins. En 2002, l'Algérie fabriquait des produits pharmaceutiques pour un investissement de 80 millions de dollars, dépassant aujourd'hui un milliard de dollars, a-t-il ajouté. «Toutefois, plusieurs contraintes entravent encore la vraie relance du secteur, principalement les lourdeurs administratives qui doivent être levées», a encore souligné M. Kerrar relevant, entre autres, une lenteur dans l'enregistrement des produits, une défaillance flagrante en moyens humains et matériels pour accompagner les fabricants locaux dans l'enregistrement de leurs produits. A titre d'illustration, il a cité l'exemple d'une entreprise algérienne qui devait enregistrer son produit et l'exporter vers la Tunisie, où les formalités administratives ont pris 8 mois et l'opération allait échouer. «Le système des prix trop rigide, même si dans sa logique est sain, doit être revu car le producteur reste toujours insuffisamment rémunéré», a-t-il ajouté faisant remarquer également que la formation fait aussi défaut. «Une formation universitaire inadaptée aux besoins des fabricants, qui doivent former à leur charge les universitaires qu'ils recrutent», a-t-il déclaré. Selon le même responsable, des décisions doivent être prises pour avoir une réglementation moderne, soit une mise à niveau de la réglementation pour une fluidité dans les procédures administratives. Tous ces soucis doivent être pris en charge par «la mise en œuvre d'une agence de médicament puissante afin d'accompagner les fabricants dans leurs démarches et atteindre une industrie pharmaceutique forte», a conclu M. Kerrar. 153 exposants de 21 pays prennent part à la 2e édition du Salon international des fournisseurs de l'industrie pharmaceutique de l'Afrique du Nord de trois jours, ouvert hier.