Devenue un rendez-vous incontournable, la galerie Dar El Kenz de Chéraga abrite jusqu'au 30 octobre, la treizième édition du Salon d'automne du Petit Format. Cette imposante exposition de peinture collective regroupe une moyenne de cent tableaux, émanant de vingt-quatre artistes peintres et plasticiens. Ces derniers sont issus de l'ensemble du territoire national. Tous les styles et toutes les tendances y sont présents. De grands noms de la peinture algérienne exposent aux côtés d'artistes anonymes. Certains font leur baptême du feu en exposant pour la toute première fois leurs collections. Comme le veut la tradition depuis treize ans, la marraine du salon d'automne du Petit Format et doyenne des arts plastiques algériens, Souhila Belbahar, dévoile deux œuvres récentes intitulées «Femme pétale» et «Bouquet de roses». Avec tout le talent qu'on lui reconnaît, Souhila Belbahar peint des femmes joyeuses aux couleurs reposantes. Les silhouettes de femmes de l'artiste ne sont autres que des musiciennes, se plaisant à gratter sur leurs instruments musicaux, en l'occurrence le violon ou encore le mandole. Moncef Guita présente des œuvres à consonances douces. Né à Annaba, Moncef Guita est docteur en biologie, vit et travaille à Alger. Artiste connu et reconnu par ses pairs, il compte à son actif plusieurs exposions autant personnelles que collectives. La femme berbère occupe une place de choix chez le plasticien. «Deux sœurs au seuil de la porte» est un magnifique tableau montrant deux femmes debout,affichant un regard bien triste. Le regard hagard, on devine en filigrane un mal qui les ronge depuis des années. «Totem» est une autre œuvre où la géométrie est de mise. Un agencement de carrés aux formes diverses est à l'honneur. L'artiste et chanteur de châabi H'Sicen excelle, pour sa part, dans les paysages. Dans un parfait jeu de tracés, il donne plus de magnificence à la beauté ineffable de la nature. Abdelghani Rahmani est un jeune artiste qui a toute la veine d'un professionnel. Agé à peine d'une trentaine d'années, il a découvert un penchant pour le dessin à l'âge de 15 ans Ce n'est que vers les années 2000 qu'il décide de s'intéresser sérieusement à la peinture. Pour les besoins du Salon d'automne du Petit Format, il expose deux petits tableaux, s'apparentant à de la bande dessinée. Après un long moment de regard, le visiteur est appelé à découvrir une femme protégeant son enfant. Ces tableaux sont en fait un hommage aux mamans. Sa palette de couleurs est dominée par les tons pastel. Voulant absolument vivre de ce métier, Abdelghani Rahmouni confie qu'il exposera dans deux endroits différents à Paris. L'artiste Amar Briki, lui, propose une série de chapeaux et de mains. Ici et là des esquisses au crayon sont livrées. Les couleurs virent aux ocres. Rachid Redjah est un amoureux des arcs de Ghardaïa. Il s'est épris de cette architecture, suite à son installation pendant douze ans dans la vallée du M'Zab. Diplômé de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger, Amar Redjah propose des arcs de maisons bien agencées. Il nous indique en aparté qu'après tant d'années, il n'arrive toujours pas à comprendre cette redondance et cette passion pour les arcs. La 13e édition du Salon d'automne du Petit Format peut se targuer de compter de talentueux artistes. Un détour du côté de la galerie Dar El Kenz s'impose. Avis aussi bien aux esthètes qu'aux amateurs !