Les causes et les attentes du gouvernement algérien d'une nouvelle diplomatie en remplacement de celle de Mourad Medelci, se précisent davantage. La diplomatie de Ramtane Lamamra semble différente et exprime davantage la volonté du pays à s'impliquer dans ce qui se passe dans la région notamment en matière de sécurité, devenue un défit commun pour tous les pays. Alger cherche donc à rappeler son leadership en matière de lutte antiterroriste et mener à bien le renforcement de la coopération bilatérale et internationale afin de faire face aux nouveaux défis notamment avec une situation qui se complique au Mali et la dégradation flagrante de la situation en Libye et en Tunisie. Le nouveau ministre des Affaires étrangères a multiplié les dernières semaines ses rencontres avec ses homologues de multiples pays afin de consolider les relations mais aussi débattre des solutions à une situation internationale inquiétante. Ainsi le représentant du gouvernement algérien est quasi présent sur les scènes africaine, sahélienne et mondiale qui ne cessent de rappeler l'importance de l'Algérie pour la sécurité et la stabilité du continent africain. En effet, une intense activité et multiples rencontres ont marqué la première sortie du nouveau chef de la diplomatie, qui l'a conduit aux Etats-Unis où il a participé aux travaux de la 68e Assemblée de l'ONU. Ont pris part à une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du Maghreb organisée à l'initiative de l'Algérie. Il faut rappeler que M. Lamamra a pris part, également, à une réunion des ministres des Affaires étrangères arabes, à la réunion du Conseil de la paix et de la sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement, à la réunion du Comité de haut niveau de l'UA sur l'agenda de développement post-2015. D'ailleurs dès le premier jour de son séjour à New York, le ministre algérien a entamé une série de rencontres bilatérales avec de hauts responsables régionaux et internationaux dont la présidente de la Commission de l'Union africaine, l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie, Lakhdar Brahimi, le Premier ministre maltais, Joseph Muscat et le président du Comité international de la Croix-Rouge (Cicr), Peter Maurer. A son retour à Alger, Ramtane Lamamra a reçu la semaine dernière son homologue burkinabè Yipene Djibril Bassol. L'entretien a porté non pas sur les préparatifs pour le match qualificatif à la coupe du monde mais à d'autres questions primordiales notamment dans le domaine sécuritaire, à savoir, la position géographique du Burkina Faso et la réputation que s'est procurée Ouagadougou en faisant l'intermédiaire entre groupes terroristes et pays occidentaux en ce qui concerne la libération d'otages contre rançons payées. Au lendemain de cette visite burkinabé, Ramtane Lamamra a repris le train des visites «d'amitié et de travail» commençant par les pays du Sahel. En effet, il se rend d'abord à Nouakchott où il est reçu par le président Mohamed Ould Abdelaziz auquel il a remis un message du président Abdelaziz Bouteflika. Il s'est également entretenu avec le Premier ministre, Moulay Ould Mohamed Laguedhaf, et le président du Parlement, Messaoud Ould Belkheir. «Les entretiens ont porté notamment sur les relations bilatérales et permis aux deux parties l'échange de points de vue sur les questions régionales, notamment celles liées à la sécurité, la stabilité et le développement de la région du Sahel», a précisé le ministre des Affaires étrangères. M. Lamamra a, ensuite entamé vendredi une visite au Mali, seconde étape d'une tournée régionale qui le conduira également au Niger. A Bamako, une séance de travail avec le Premier ministre, Oumar Tatamly, et des membres du gouvernement malien a été attendue. Auparavant le chef de la diplomatie algérienne a été reçu par le Premier ministre malien et s'est entretenu avec le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, chef de la Mission internationale intégrée pour la stabilité au Mali (Minusma), Bert Koenders. Ramtane Lamamra aurait rencontré hier le président malien Ibrahim Boubacar Keita, et eu des entretiens respectivement avec les ministres de la Défense, Soumeylou Maiga, des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Zahabi Sidi Ould Mohamed, ainsi qu'avec le haut représentant de l'Union africaine pour le Mali, Pierre Buyoya. La tournée s'inscrit, selon les sources officielles, dans le cadre du raffermissement des relations anciennes et privilégiées qui unissent l'Algérie à chacun de ces trois pays voisins. «Les entretiens, prévus entre M. Lamamra et les hauts responsables des pays hôtes donneront une impulsion aux relations bilatérales dans les différents domaines, consolideront la concertation politique et renforceront la convergence de vues sur les enjeux et les défis auxquels fait face la région en termes de sécurité, de stabilité et de développement» souligne-t-on.