Arrivée dans le paysage audiovisuel français durant l'été 2012, la filiale française de la chaîne Al Jazeera, beIN Sport, a les dents longues. Rapidement détentrice de nombreux droits télévisuels de sports tels que la Ligue 1, la Liga, le rugby à XIII ou la NBA, la chaîne présidée par un certain Nasser Al-Khelaifi mène une véritable guerre à son rival numéro un Canal+. Une bataille qui concerne surtout la Ligue 1. Car si la chaîne cryptée a conservé son traditionnel match du dimanche tout en pouvant diffuser certaines rencontres en même temps que sa rivale, C+ voit sa marge de manœuvre se réduire auprès des clubs de notre championnat. Le Parisien confirme en effet que beIN Sport a passé des accords financiers avec quelques formations hexagonales afin d'avoir un accès exclusif aux joueurs ainsi qu'aux staffs techniques. L'exemple le plus parlant est bien sûr le Paris Saint-Germain. Unique chaîne de télévision à obtenir des interviews exclusives des stars franciliennes ou des nouvelles recrues rouge-et-bleu, beIN Sport offrirait au club de la capitale un chèque de plus de 500 000 dollars pour bénéficier de cette exclusivité. Paris n'est bien évidemment pas le seul club dans ce cas, même si les montants versés aux autres équipes sont nettement moins élevés. Si l'Olympique de Marseille, partenaire avec Canal+, a repoussé l'approche de beIN Sport, Sochaux et Lorient ont, quant à eux, rejoint l'écurie «beIN» en échange de 40 000 dollars et 50 000 dollars annuels. Idem pour Saint-Etienne qui toucherait près de 350 000 dollars par saison. Egalement approché, le Stade Rennais espère, quant à lui, tirer plus des 80 000 dollars offerts par la chaîne. Une pratique qui a forcément provoqué l'ire de Canal+. Le Parisien nous apprend en effet que la chaîne cryptée s'est vue refuser le droit de venir chez certains clubs filmer les joueurs dont les images servent pour les compositions d'équipe. «BeIN est exigeant et nous réclame de ne pas offrir les mêmes avantages à Canal+», a d'ailleurs confirmé un dirigeant à propos de cette guerre. Résultat : le directeur général de Canal+, Rodolphe Belmer a envoyé un courrier à la Ligue afin de mettre fin à cette pratique. En vain. «Dans la mesure où de nombreux clubs ont déjà conclu des contrats de partenariat exclusif prévoyant cette possibilité, il apparaît aujourd'hui que l'intégration du trombinoscope dans le signal international n'est pas possible», a rétorqué le directeur général de la LFP, Jean-Pierre Hugues. C+ ne devrait pas en rester là pour autant.