Quoique la politique économique a fait que l'Algérie a effacé toutes ses dettes extérieures, il lui reste beaucoup à faire pour éviter le scénario des années 1990. Le taux de change du dinar algérien est considérablement faible, et malgré cela, le Fonds monétaire international (FMI) estime que celui-ci devrait être encore plus bas. M. Zeine Zeidane, qui dirige la mission du FMI, qui a séjourné en Algérie du 12 au 25 novembre 2013, a déclaré, hier, lors d'une conférence de presse tenue à Alger, que le taux de change du dinar algérien est surélevé. Argumentant cet avis, il a noté que la Banque d'Algérie devrait se référer à toute incidence de productivité, autrement dit, la compétitivité de l'économie algérienne. L'orateur a souligné que les exportations algériennes restent toujours limitées et par conséquent, ce secteur ne s'est pas développé malgré son importance primordiale. L'économie algérienne, selon lui, repose beaucoup sur le secteur des hydrocarbures. M. Zeidane dira à ce propos : «Bien qu'elle demeure solide, la position extérieure de l'Algérie a commencé à donner des signes d'affaiblissement. L'excédent des transactions courantes devrait baisser à 1,1% du produit intérieur brut (PIB) en raison de la diminution des exportations d'hydrocarbures et du dynamisme des importations. La production d'hydrocarbures continue de fléchir tandis que la consommation intérieure croît rapidement, ce qui pèse sur les exportations.» Autre remarque relevée, en Algérie et dans les pays arabes en général par le FMI, l'inégalité des subventions. Dans ces pays, les riches qui représentent 20% de la population, souligne-t-il, reçoivent 50% des subventions. Le FMI, à ce titre, recommande de «subventionner les individus et non pas les produits» pour enregistrer des résultats positifs. Aujourd'hui, l'Algérie affiche, pour la première fois depuis neuf mois, un déficit budgétaire de comptes courants à cause des dépenses de fonctionnement, notamment les transferts sociaux. «Ces dépenses devront être contrôlées et gérées de manière plus intelligente, soutient-il, quant aux dépenses d'investissement, elles seront bénéfiques pour l'économie algérienne, mais il reste qu'elles doivent être, elles aussi, efficaces.» Il est, par ailleurs, recommandé d'accorder des crédits financiers aux PME et aux ménages afin d'améliorer la qualité de vie. En tout et pour tout, Zeine Zeidane a indiqué que l'économie algérienne affiche une certaine stabilité à court terme ; «les résultats économiques en 2013 ont été satisfaisants», souligne-t-il avant d'ajouter que «l'inflation, qui avait atteint 8,9% l'an dernier, a été ramenée à 4,5% en octobre grâce à la consolidation budgétaire et à une politique monétaire prudente». Ce ne serait pas le cas à long terme. Une étude faite par le FMI prévoit, note M. Zeidane, «un endettement en 2050 supérieur à 100% du PIB». Le FMI estime que «la consolidation budgétaire doit se poursuivre et viser à renforcer les recettes hors hydrocarbures, à maîtriser les dépenses courantes et à maintenir l'investissement public, lequel revêt une importance cruciale pour la croissance». Le FMI estime, également, que «l'adoption d'une règle budgétaire incluant un prix moyen du pétrole rétrospectif et établissant un plancher au solde structurel pourrait aider l'Algérie à gérer la volatilité des recettes pétrolières imputable à la fluctuation des cours des matières premières, à imposer une discipline de dépenses et à préserver la viabilité à long terme des finances publiques».