Avec le Cameroun, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Nigeria et l'Algérie, l'Afrique sera représentée au Mondial-2014 par des valeurs sûres du continent, les cinq équipes étant déjà présentes lors de la précédente édition en Afrique du Sud. Avec seulement deux participations en Coupe du monde, la Côte d'Ivoire et le Ghana sont les moins expérimentées des sélections africaines en lice. Mais toutes deux étaient là en 2006 et 2010, et cette continuité au niveau mondial est révélatrice de leur valeur. En Afrique du Sud, le Ghana avait d'ailleurs égalé la meilleure performance d'une équipe africaine avec un quart de finale, comme le Cameroun de Roger Milla en 1990 et le Sénégal de Bruno Metsu en 2002. Les Black Stars d'Andre Ayew et Sulley Muntari étaient même passés tout près d'une historique qualification pour les demi-finales, éliminés aux tirs au but par l'Uruguay de Luis Suarez, qui avait auparavant bloqué de la main une tête d'Adiyah qui allait au but. En barrage qualificatif, les Ghanéens ont marqué un grand coup en éliminant facilement l'Egypte (6-1, 1-2). Le sélectionneur James Kwesi Appiah aura cependant fort à faire, car si des Asamoah et Boateng s'affirment, d'autres cadres paraissent sur le déclin, comme le buteur Gyan et le milieu Essien. La Côte d'Ivoire de son côté, est désormais un peu moins l'équipe de Didier Drogba, que ce qu'elle a pu être par le passé. L'ancien attaquant de Chelsea aura 36 ans au coup d'envoi du Mondial et son influence sur le jeu de son équipe est en baisse. Il bénéficie toujours d'une grande aura mais le sélectionneur Sabri Lamouchi n'hésite pas à le mettre sur le banc, comme lors de la CAN-2013, et la fameuse «génération dorée» commence à vieillir. Avec Gervinho, Salomon Kalou ou Yaya Touré, les Eléphants présentent cependant, toujours de solides arguments, et Lamouchi insiste sur la discipline tactique pour éviter la naïveté ivoirienne des précédentes Coupes du monde. Le Cameroun, lui, revient au premier plan après son absence des Coupes d'Afrique 2012 et 2013 et les éternels tumultes liés aux incessants changements de sélectionneurs ou palinodies d'Eto'o vis-à-vis de la sélection. Le buteur et capitaine, qui aura 33 ans au Brésil, est en perte de vitesse après son épisode daguestanais en Russie et son début de saison compliqué à Chelsea, où il apparaît comme un remplaçant de luxe. Le sélectionneur allemand Volker Finke essaie de faire émerger une relève dans le secteur offensif des Lions. Mais les Choupo-Moting et Aboubakar, s'ils brillent à Mayence et Lorient, auront-ils les épaules pour un Mondial ? L'Algérie de Vahid Halilhodzic s'est bien reprise après sa CAN-2013, un parcours catastrophique (un nul, deux défaites), qui toutefois ne cadrait pas avec son séduisant style de jeu. Les Fennecs, qui s'appuient sur de solides bases autour du capitaine Bougherra, présentent d'intéressants créateurs (Feghouli, taider et Brahimi), mais il leur manque surtout un grand buteur. C'est toute la tâche du sélectionneur bosnien de faire émerger Soudani ? ou Slimani ?. Champion d'Afrique en titre, le Nigeria n'a pas su confirmer lors de la Coupe des confédérations lorsqu'il s'est frotté au gratin mondial (élimination au premier tour). «Mes joueurs sont jeunes», se justifie Stephen Keshi. Les Mba, Onazi et Musa ont désormais davantage d'expérience, autour du métronome Obi Mikel et devant le capitaine Enyeama, le gardien qui fait des prodiges à Lille.