L'Algérie organise depuis hier un atelier portant sur le lancement du projet régional d'assistance technique pour la production du quinoa, «une plante généralement associée aux céréales». Cette rencontre de deux jours, initiée par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), permettra le lancement du projet régional regroupant des pays d'Afrique et du Moyen-Orient, destiné à promouvoir, à terme, la culture du quinoa en Algérie et dans d'autres pays du Moyen-Orient et d'Afrique (Egypte, Irak, Iran, Liban, Mauritanie, Soudan et Yémen). En effet, la rencontre «vise à coordonner les activités des différents pays dans l'expérimentation du quinoa et à programmer les différentes activités de formation et de vulgarisation». Le quinoa est une plante traditionnelle cultivée depuis plus de 5 000 ans sur les hauts plateaux d'Amérique du Sud. Elle appartient à la même famille que les épinards et la betterave. En Algérie, «les essais d'introduction du quinoa seront effectués au niveau des stations expérimentales des institutions de recherche et du développement du secteur de l'agriculture, en vue d'étudier son comportement et ses potentiels de production dans différentes zones agro-écologiques». Selon les scientifiques, l'intérêt de cette plante pour l'Algérie réside dans sa capacité de résistance face à des conditions climatiques extrêmes (sécheresse, pauvreté des sols et salinité). Elle pourrait être, de ce fait, utilisée dans la lutte contre la désertification d'autant plus qu'elle se développe dans un milieu aride où elle pourrait donner des rendements acceptables à 100 millimètres de pluviométrie. Aussi, du fait qu'il croît sur des sols salés, le quinoa pourrait également être cultivé en Algérie où ce genre de sols occupe de grandes étendues, notamment à l'ouest et au sud du pays. «Il s'agit notamment d'étudier son comportement et ses potentiels de production dans différentes zones agro-écologiques tout en veillant à ce que l'introduction de cette nouvelle plante ne nuise pas aux autres cultures», a indiqué Malika Hamana, sous-directrice en charge de la recherche au ministère de l'Agriculture et du développement rural. Il s'agit aussi de promouvoir le partenariat entre les centres de recherche, les universités, les coopératives, la société civile, les organisations, les partenaires du secteur agro-industriel et les entreprises afin d'étudier diagnostiquer et évaluer les caractéristiques du génotype et atteindre le premier Objectif de développement du Millénaire qui consiste a réduire la faim des populations d'ici 2015, a affirmé Mme Hamana. «La rencontre permettra l'échange d'expériences entre experts des différents pays où des essais de culture du quinoa ont été effectués. Notre projet est de planter le quinoa à grande échelle à l'issue des expérimentations, avec des objectifs socio économiques, dans le cadre du développement régional et la création d'emplois», a déclaré à l'ouverture des travaux, Ouardi Ghazlane, directeur au ministère de l'Agriculture, chargé de la Formation et de la vulgarisation. «Le quinoa devient de plus en plus populaire et sa culture est parmi les plus rapides dans le monde, ce qui lui permet de contribuer significativement à la sécurité alimentaire et à la nutrition dans les régions du Proche-Orient et d'Afrique du Nord», a déclaré de son côté le représentant du projet de la FAO, Dost Mohamed, soulignant l'appui de cette organisation aux pays membres de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) qui ont introduit cette plante. A noter que certaines régions d'Iran où le climat est similaire à quelques régions d'Algérie, la culture du quinoa, introduite il y a quatre ans à partir d'espèces importées de Bolivie, a déjà donné d'excellents résultats.