«Nous sommes ceux qui ont organisé l'attaque d'Abuja.» Kalachnikov appuyée sur l'épaule gauche, vêtu d'un uniforme militaire, le chef des insurgés islamistes nigérians BokoHaram, AbubakarShekau, a revendiqué, samedi 19 avril dans une vidéo, l'attentat à la bombe survenu lundi à Abuja, la capitale du Nigeria. L'attaque à la bombe a fait au moins 75 morts, dans une gare routière bondée. Dans l'enregistrement de 28 minutes, Abubakar Shekau s'exprime en arabe et en haoussa, langue dominante dans le nord du Nigeria. L'essentiel des violences imputées à Boko Haram se concentrait jusque là dans le bastion du groupe dans le nord-est du pays, où l'armée mène depuis 11 mois une longue offensive. L'attaque contre la gare routière de Nyanya, dans la banlieue d'Abuja, était la première attaque d'importance dans la capitale depuis deux ans. Elle souligne la capacité du groupe islamiste à frapper n'importe où dans le pays le plus peuplé d'Afrique, alors que le président Goodluck Jonathan, très critiqué pour sa gestion de la crise, assure avoir durablement affaibli les islamistes.