Le dixième Conseil d'association UE-Tunisie s'est tenu en avril 2014 à Luxembourg en marge du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE. Le Conseil d'association a été présidé par le vice- ministre grecque des Affaires étrangères, Dimitris Kourkoulas au nom de Catherine Ashton, haute représentante de l'UE pour la politique extérieure et de sécurité commune et vice-présidente de la Commission européenne qui était représentée par Stefan Fille, commissaire à l'élargissement et à la politique de voisinage. Le service européen pour l'action extérieure était représenté par Bernard Savage, chef de division Maghreb. La délégation tunisienne était menée par le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Fayçal Gouia. Le Conseil d'Association a donné l'opportunité de sceller un accord politique sur le partenariat privilégié entre la Tunisie et l'UE, concrétisé par le nouveau plan d'action et sa matrice identifiant les actions prioritaires jusqu'en 2017 en offrant ainsi une feuille de route ambitieuse qui traduit la volonté de la Tunisie de développer les réformes dans tous les domaines. Le Conseil d'association a permis aux deux parties de faire le bilan des réalisations accomplies, de passer en revue les étapes à venir et d'échanger sur les développements en Tunisie et dans l'UE, de même que sur les questions régionales d'intérêt commun. De son côté la Tunisie a passé en revue les étapes électorales à venir et a insisté sur l'importance de renforcer les relations bilatérales avec une mise en œuvre du partenariat privilégié avec l'Union européenne. La Tunisie a également mis en avant ses attentes vis-à-vis de l'UE en termes de soutien politique et économique, ainsi que ses priorités en matière de commerce et de mobilité. L'UE a confirmé son plein appui à la transition en soulignant l'importance de mettre en œuvre la nouvelle Constitution et consolider la protection des droits de l'Homme, des libertés fondamentales et de l'Etat de droit. Celle-ci reconnaît en outre les grands défis socioéconomiques (disparités sociales et économiques entre les régions, chômage élevé des jeunes) et sécuritaires (terrorisme, radicalisation, crime organisé, trafics transnationaux) auxquels la Tunisie fait face en l'assurant de son soutien croissant. Dans ce cadre, l'UE a présenté aux autorités tunisiennes le nouvel instrument financier d'aide aux pays du voisinage (ENI) dont bénéficiera la Tunisie pour un financement pluriannuel 2014-2020. L'UE a rappelé que l'assistance à la Tunisie avait quasiment doublé depuis 2011 dans le cadre du précédent instrument de voisinage pour atteindre 485 millions de dollars, dont 60% sous forme d'appui budgétaire, a-t-on souligné. La Tunisie reste notamment le premier bénéficiaire du programme Spring consacré à l'appui aux pays en transition. L'UE a enfin rappelé que pour aider ce pays à faire face à ses défis macro-économiques, le Parlement européen était sur le point de voter une aide macro-financière substantielle de 300 millions de dollars sous forme de prêts aux conditions très avantageuses (cette aide étant étroitement coordonnée avec celle récemment décidée par le FMI).