Décidément, la tension va crescendo entre la Russie et l'Occident. Selon Reuters, Vladimir Poutine est monté d'un cran en proférant des menaces à l'encontre de l'armée Ukrainienne : «Il y aura des conséquences si Kiev a eu recours à l'armée contre les séparatistes pro-russes de l'Est ukrainien», a-t-il promis jeudi dernier. «Si ces gens en sont venus à la phase dite «critique» (de la confrontation avec les manifestants), il ne s'agit pas d'une phase critique, mais d'une action punitive et elle aura évidemment des conséquences pour ceux qui ont pris ces décisions, y compris sur nos relations bilatérales», a déclaré le président russe lors d'une intervention devant la presse régionale retransmise à la télévision. Quand un camp fait état de pertes non confirmées par la partie adverse, l'on peut avoir des doutes légitimes sur la véracité des faits, une manipulation n'étant jamais à écarter. Mais ce n'est pas ce qu'il semble s'être passé à Saviansk, dans l'est de l'Ukraine, ce 24 avril. En effet, le ministère ukrainien de l'Intérieur a affirmé que plusieurs activistes pro-russes ont été tués lors d'une opération visant à reprendre Saviansk, l'une des villes contrôlées par les séparatistes, où des hommes armés, en treillis et sans signes distinctifs, occupent les bâtiments officiels. A Moscou, le président Poutine a réagi en affirmant que ce recours à la force était «un crime grave» du gouvernement «contre son peuple» et «auront des conséquences». La veille, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait évoqué, au sujet de la situation dans l'est de l'Ukraine, une «réponse» si les intérêts «légitimes» de Moscou «étaient attaqués». «Une attaque contre les citoyens russes est une attaque contre la Russie», avait-il insisté. Quoi qu'il en soit, suite au bilan annoncé par Kiev, l'armée russe a entamé de nouvelles manoeuvres à la frontière ukrainienne. Selon les estimations de l'Otan, elle y compterait 40.000 hommes et serait capable d'atteindre ses objectifs en 4 ou 5 jours si jamais elle recevait l'ordre d'intervenir en Ukraine. «Le feu vert donné à l'utilisation d'armes contre les civils de son propre pays a déjà été donné. Si on n'arrête pas cette machine militaire aujourd'hui, cela mènera à un grand nombre de morts et de blessés», a encore fait valoir M. Choïgou, au sujet de l'assaut donné par les forces ukrainiennes contre les séparatistes à Saviansk. Selon, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, l'opération lancée par Kiev compterait 11.000 hommes alors que les activistes pro-russes ne seraient à peine plus de 2.000. «Le rapport de force est clairement inégal», a-t-il estimé. Par ailleurs, les éternels va-t-en-guerre américains ont envoyé en Pologne une compagnie (130 hommes) appartenant à la 173e brigade aéroportée. Il s'agit-là d'une avant-garde puisque Washington a annoncé le déploiement de 600 militaires en Europe de l'Est pour y mener des exercices conjoints (et non dans le cadre de l'Otan).