Invité de la Chaîne III, le ministre de la Communication a abordé plusieurs questions concernant le secteur et présenté la feuille de route établie suivant les orientations du président de la République. Le nouveau ministre de la Communication, Hamid Grine, a annoncé la création d'une autorité de régulation de l'audiovisuel, d'une autorité de régulation de la presse écrite et d'un conseil de l'éthique et de déontologie. Selon M. Grine, l'autorité de régulation de l'audiovisuel sera installée dans quelques jours. Elle comprendra 9 membres, dont 5 désignés par le Président, 2 membres non parlementaires désignés par le président du Sénat et 2 membres non parlementaires désignés par le président de l'APN. Pour ce qui est de la presse écrite, l'installation de l'autorité de régulation, dont le décret vient de paraître au «Journal officiel», se fera dans quatre semaines au plus tard, son siège sera à la Maison de la presse. «Nous avons déjà désigné 14 personnes de cette commission provisoire de la presse écrite, ces dernières ont deux qualités, la première est le professionnalisme rigoureux et la seconde la volonté d'assainir ce secteur et de démarquer le journaliste», souligne-t-il. Ces membres sont essentiellement des cadres supérieurs des ministères de la Communication et du Travail. Cette commission aura pour mission de délivrer la carte nationale du journaliste professionnel sur des critères définis et préparer par la suite les élections afin de dégager l'autorité de régulation de la presse écrite. «Sept membres sont élus, sept autres membres sont à désigner, trois par le président de la République, deux par le président du Sénat et deux par le président de l'Assemblée nationale.» Dans l'exercice de son métier, le journaliste trouvera l'accès à l'information réglé grâce à la carte de presse qui obligera les autorités à coopérer avec les journalistes. Le ministre appelle à militer «pour une presse de l'exactitude et non de l'objectivité», car «il y a toujours une part de subjectivité dans l'objectivité». Le ministre a longuement insisté aussi sur la professionnalisation de la presse, et ne pas confondre entre l'information et la diffamation. Revenant sur la distribution de la publicité, l'invité de la rédaction parle du «plan médias de l'Anep». Selon lui, la manne publicitaire sera distribuée en fonction de deux critères : le premier concerne «le tirage, le rayonnement, la notoriété et l'impact sur la cible du journal», le second concerne «le service de mission publique», l'équité dans la publicité prendra en considération les critères cités dont la rigueur et l'exactitude. Concernant «le chantage publicitaire» exercé dans le secteur, relatif à la suppression et la réduction de la publicité de l'Anep pour certains journaux, le ministre affirme qu'il n'a pas «étudié le dossier de près». M. Grine indique qu'il sait juste que l'Etat n'est pas content des journaux qui font dans l'insulte et la diffamation. Il tient, toutefois, à rappeler que «l'Anep n'est pas un outil politique. Elle est un outil technique se chargeant de l'achat d'espaces publicitaires». Le ministre compte revoir la stratégie de communication et a mentionné que la communication «n'a jamais été le point fort de l'Algérie». Il rappelle que l'Algérie a plusieurs atouts à faire valoir en diplomatie et en politique. Dans ce contexte, Hamid Grine ambitionne de «valoriser l'image externe de l'Algérie» à travers une communication plus audible et crédible.