L'Algérie est le pays qui dispose de «tous les atouts à même de préserver la stabilité dans la région sahélo-saharienne», a affirmé le Haut représentant de l'Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya. Intervenant au terme de la 3e session de la conférence ministérielle des pays du Sahel adhérant au processus de soutien au dialogue inter-malien tenue lundi à Alger, Buyoya a souligné que «les efforts consentis par l'Algérie pour le règlement de la crise malienne dénotent l'importance du rôle qu'elle peut jouer dans la région en général», affirmant que l'Algérie «est le pays qui dispose de tous les atouts à même de préserver la stabilité dans la région sahélo-saharienne». Il a qualifié la réunion des pays du Sahel sur le Mali de fructueuse et constructive, essentiellement pour le processus de paix au Mali, ajoutant que cette rencontre intervenait après une série de concertations et de négociations avec plusieurs groupes armés au nord du Mali qui ont permis à l'Algérie de gagner la confiance indispensable pour engager des négociations globales entre toutes les parties maliennes. Le même responsable s'est dit satisfait de la fixation du lieu et de la date de la tenue de la phase initiale des négociations inter-maliennes prévue début juillet à Alger, exprimant sa reconnaissance aux efforts consentis par l'Algérie représentée par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et son engagement de conduire le processus de dialogue soutenu par l'UA. Il s'est, en outre, dit confiant quant à «l'engagement exprimé par toutes les parties maliennes pour agir au plus vite dans le sens des négociations directes en vue de rétablir la paix dans le pays». Cette session intervient suite à la signature samedi à Alger d'une plateforme préliminaire d'entente visant à trouver une solution définitive à la crise au nord du Mali par le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) qui ont réaffirmé le plein respect de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale du Mali. Trois autres mouvements, à savoir le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) avaient signé la semaine dernière la «Déclaration d'Alger» à travers laquelle ils ont affirmé leur volonté d' œuvrer à la consolidation de la dynamique d'apaisement en cours et de s'engager dans le dialogue inter-malien inclusif. Le ministre malien de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, a souligné que «le plus important dans la Déclaration d'Alger et la plateforme préliminaire est qu'elle confirment le plein respect de l'intégrité territoriale du Mali et l'adoption du dialogue comme moyen de règlement de la crise» dans le pays, considérant cela comme le fruit des résultats concrets et positifs des efforts diplomatiques de l'Algérie. Zahabi a mis l'accent sur l'importance de la signature de la Déclaration d'Alger et de la plateforme d'entente commune par les six groupes armés, d'autant plus que «ces mouvements avaient des points de vues différents sur certaines questions dont le lieu de la tenue des assises du dialogue inter-malien». Il a estimé à ce propos que la tenue de ces assises en Algérie début juillet prochain constitue un pas important vers la consécration de la réconciliation nationale et la paix au Mali. Il a en outre souligné l'engagement du gouvernement malien de parachever le processus de dialogue et de coordonner les efforts avec l'Algérie pour l'instauration de la paix et de la sécurité dans la région, saluant le rôle de l'Algérie qui jouit d'une grande confiance auprès de toutes les parties maliennes. «Les négociations sont l'unique et la meilleure voie à même d'aboutir à un règlement des problèmes auxquels fait face le Mali, et l'option militaire est loin de faire l'affaire», a-t-il indiqué. Les travaux de la 3e réunion de concertation de haut niveau sur le processus de dialogue inter-malien se sont ouverts lundi, avec la participation de l'Algérie, du Mali, du Niger, du Tchad, du Burkina Faso, et de la Mauritanie, ainsi que des représentants de l'UA et de la Minusma.