Le processus de règlement de la crise malienne a amorcé un virage décisif, au vu des résultats des consultations exploratoires menées par l'Algérie avec toutes les parties maliennes qui seront au rendez-vous en juillet prochain à Alger pour un dialogue inclusif dans un esprit de respect de l'intégrité territoriale du Mali. Après la signature à Alger de deux documents, respectivement, une plateforme préliminaire engageant les différentes parties à respecter pleinement l'»intégrité territoriale et de l'unité nationale du Mali» et la «Déclaration d'Alger» pour la «consolidation de la dynamique d'apaisement en cours et l'engager dans le dialogue inter-malien inclusif», l'Algérie va poursuivre ses efforts et conduira les négociations autour de ce dialogue. «La partie algérienne a accepté de poursuivre ses efforts et de conduire le processus de négociations inhérent à la phase initiale du dialogue inter-malien inclusif. Dans ce contexte, elle invite les participants à la réunion ministérielle ainsi que la CEDEAO à prendre les dispositions pour soutenir le processus devant se dérouler à Alger le mois de juillet prochain», avait précisé, lundi, un communiqué rendu public, au terme d'une réunion de concertation du dialogue inter-malien. La réunion de haut niveau sur le processus du dialogue inter-malien s'était tenue avec la participation de l'Algérie, Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie, l'UA et l'ONU. Dans la perspective du rendez-vous d'Alger, une feuille de route et un calendrier seront convenus et des mesures de confiance entre les parties maliennes seront «activement» discutées et mises en œuvre. Mettant en valeur les progrès réalisés sous l'égide de l'Algérie dans la création des conditions «propices» au dialogue inclusif, les parties concernées par le règlement de la crise malienne, restent encouragées par la «très large convergence de vues sur les lignes directrices de la démarche convenue». Dans ce sillage, il sera question de valoriser la «nette volonté» des représentants des mouvements actifs dans le Nord du Mali de travailler à la paix, la sécurité, la stabilité et à la réconciliation nationale. «Les conditions sont de plus en plus mûres pour des avancées significatives pour la paix au Mali», étaient unanimes à souligner, les participants à la réunion de concertation sur le dialogue inter-malien. Les intervenants lors des différentes assises, notamment les représentants de l'Algérie et des pays du Sahel, n'avaient pas cessé de faire part de leur entière disponibilité à demeurer «plus que jamais déterminés» à aider les mouvements maliens dans ce sens. Les avancées réalisées sur la voie de la réconciliation et de la stabilité au Mali seront mises à profit par la communauté internationale et les partenaires au développement dont la contribution, à la résolution de la crise malienne, ne sera que bénéfique. Le développement positif qu'avait constitué la réunion d'Alger est, en effet, qualifié de «nouveau départ» pour apporter les éclairages nécessaires sur lesquels la communauté internationale va s'appuyer dans son travail autour du processus de paix et de réconciliation au Mali, notamment, l'action de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma). La volonté de toutes les parties maliennes soutenues par les efforts de l'Algérie a fait dire au chef de la Minusma, Albert Gérard Koenders, que les dernières initiatives «donnent de l'espoir pour le processus de paix». «Les possibilités pour avancer vers la paix au Mali sont désormais là. Le temps est crucial. Il faut maintenir ces moments positifs pour plus de cohérence dans les discussions et la préparation d'une feuille de route le plus tôt possible», avait recommandé le responsable onusien. Même conviction constatée chez le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, qui, tout en exprimant sa reconnaissance envers l'Algérie, avait affirmé que la rencontre d'Alger a été «un cadre idoine à même de contribuer à consentir les efforts de l'ensemble des pays de la région pour la concrétisation du processus de paix au Mali». Il est à mettre également, dans le même contexte, la satisfaction du Haut représentant de l'Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya, quant aux avancées que connaît le processus de paix au Mali, affirmant que «l'UA salue les initiatives de l'Algérie dans ce sens et demeure toujours prête à l'accompagner dans ses démarches». Il a aussi souligné l'»urgence» d'avancer vers un accord de paix qui, a-t-il dit, garantirait «la stabilité au Mali, dans la région du Nord et dans tout le Sahel». Les Mouvements actifs dans le Nord du Mali sont engagés dans le processus de règlement de la crise dans ce pays. Il s'agit du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA).