Un ensemble de jeunes musiciennes algériennes issues de la classe des jeunes talents du centre culturel d'Hussein Dey, a animé jeudi à Alger, un concert de musique classique dans une ambiance où l'importance du préalable de la formation et la rigueur académique étaient de mise. Durant près d'une heure, célébrant la fête de la musique (21 juin de chaque année), quatre adolescentes pianistes se sont succédé et ont exécuté en solo ou accompagnant une jeune violoniste brillante de technique, un programme en deux parties. Les pianistes Ahmed Yasmine Sadi, Sabrina Kadri, Lina Bouamer et Sara Aït Ali Brahim, ainsi que la violoniste Ahlem Hamamid, développant une bonne maîtrise de l'instrument, ont interprété des airs du terroir, deux sonatines et une valse, écrites par leur professeur Abdelkader Hamoudi et des pièces du grand compositeur Wolfgang Amadeus Mozart. Qoum tara (patrimoine andalou) et Chabab El Djazaïr (instrumental), ainsi que Le printemps en Ré majeur, Rêveries en Do majeur et La valse des lilas d'Abdelkader Hamoudi ont constitué le programme de la première partie. Les instrumentistes, vêtues de belles tenues en satin marquant la solennité du moment, ont enchaîné dans la deuxième moitié du programme, quelques pièces universelles célèbres de Mozart, dont Fantaisie, Valse favorite et La Marche turque, faisant montre de toute l'étendue de leur talent. Les jeunes élèves du maître Hamoudi ont manifesté de belles capacités de maîtrise, étalant avec assurance plusieurs facettes dans leur jeu, allant pour les pianistes, de l'accompagnement en contre voix et en arpège avec des intervalles qui ont donné de l'exercice de la main gauche, à l'harmonisation en accords suggérant ainsi la qualité et la richesse de l'arrangement. Les instrumentistes des deux clés auront cependant légèrement manqué de dextérité vu l'exigence des pièces interprétées en matière de rapidité et de technique, «Je ne les ai qu'une fois par semaine», a expliqué Abdelkader Hamoudi. Tout comme ses amies pianistes, Ahlem Hamamid au violon, qui vient par tout juste de passer son examen du baccalauréat, a manifesté une grande envie de jouer, offrant au public, relativement nombreux, du plaisir à savourer les belles envolées phrastiques dans la diversité mélodique et les variations modales des pièces. L'assistance de l'Auditorium de la Radio algérienne, Aïssa Messaoudi, animée par le sentiment d'avoir découvert une réelle classe de jeunes talents, a pu apprécier le spectacle dans l'allégresse et la volupté, applaudissant chaque pièce dans la hâte de découvrir celle qui va suivre. «Elles sont magnifiques, elles ont de l'avenir, regardez, leur moyenne d'âge est d'environ 16 ans et elles arrivent déjà à jouer aisément du Mozart !», a fait remarquer une dame, avant d'être complétée par un monsieur: Ah Oui, mais il ne faut surtout pas oublier le rôle des parents qui les encouragent et vont dans le sens de leurs choix», et d'ajouter: «Et le travail de M. Hamoudi est énorme.» Dès 12 ans déjà, Abdelkader Hamoudi s'initie à la musique au conservatoire d'Alger, étudiant le piano, la guitare et les techniques vocales, avant d'être recruté au terme de sa longue formation à l'actuel Institut technologique de l'Education pour rejoindre par la suite, la Radio algérienne en 1987 en qualité de musicien. Il produira plusieurs émissions sur la musique à la Radio et à la télévision avant d'être nommé directeur du conservatoire de musique et d'arts dramatiques. En 2002, il anime des conférences et master class en Algérie et à l'étranger et se consacrera également au travail de composition. Le concert de musique classique universelle a été organisé par l'Ambassade d'Autriche, en collaboration avec la Radio algérienne et l'Association «Les amis de la musique», présidée par Abdelkader Hamoudi.