Lors d'une conférence de presse au terme de sa visite, jeudi, dans la wilaya de Batna, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a déclaré que les résultats du baccalauréat, session juin 2014, «ont connu une amélioration avec un taux de réussite de 45,01% contre 44,72% l'année dernière». Les filières scientifiques, technologiques et les mathématiques «ont connu une amélioration». Le baccalauréat a souri plus aux filles qu'aux garçons. Le taux de réussite chez les filles était plus élevé que les garçons avec 67,61%. «Un chiffre record qui nécessite la prise de mesures pour opérer un équilibre entre les deux sexes, car l'Algérie a besoin des compétences de tous ses enfants», a-t-il dit au cours d'une conférence de presse, après avoir salué les bonnes conditions dans lesquelles se sont déroulés les examens. Le CLA (Conseil des lycées d'Algérie) à son tour a prévu une semaine avant l'annonce officielle des résultats, une amélioration dans le taux de la réussite. En dressant un bilan de l'année scolaire 2013/2014, le CLA a mentionné le bon déroulement des épreuves, mais a déploré «le phénomène de la triche et de la menace des enseignants surveillants». En effet, 167 candidats ont été recalés pour fraude à El-Kala. M. Sellal a «appelé la famille de l'éducation à l'amélioration de l'aspect pédagogique», annonçant par la même occasion la tenue prochaine d'une rencontre consacrée à la révision des programmes scolaires, confirmant ainsi les intentions de la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, qui promet une série de réformes «radicales» dans son secteur en prévision de la rentrée prochaine. A souligner que les résultats du baccalauréat 2014 sont disponibles depuis mercredi, sur le site web de l'Office national des examens et concours (ONEC) : www.onec.dz. Les quelque 650 000 candidats qui ont passé les épreuves de cette session ont connu leur sort. Ils étaient entre déception et youyous de joie, dans des journées ramadanesques privant la célébration habituelle par boissons gazeuses, jus, gâteaux et autres. Les taux comptent peu L'école algérienne esclave de la mauvaise qualité, son classement au niveau mondial laisse à désirer et n'arrête pas de subir des critiques. Le Satef (Syndicat autonome des enseignants de l'éducation et de la formation), renouvelle son appel «pour une école publique et de qualité». Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, le Satef a déploré la situation de l'école algérienne et son système éducatif qu'elle juge «défaillant». «60% de nos bacheliers refont la première année universitaire ! La cause ou les raisons ?», s'interroge-t-il. «D'abord le niveau très faible en langues, puis le seuil qui autorise nos élèves à passer le baccalauréat avec des connaissances réduites, et enfin un système éducatif en décadence totale», a-t-il énuméré. «Nous ne sommes point obnubilés par des taux élevés aux différents examens, sinon comment expliquer que le taux de réussite à l'examen de cinquième soit de 80% et de 50% au BEM ?», se demande-t-elle. Selon elle, ces taux enregistrés ne sont que l'arbre qui cache la forêt. Notre école souffre. Pour le Satef, le baccalauréat a perdu de sa crédibilité. Le syndicat accentue ses appels pour l'amélioration de système éducatif et la sortie de crise. «Regardons ce qui se passe en Corée du Sud et en Afrique du sud pour ne citer que ces deux pays émergents. La Finlande et la Suisse sont pas à citer car c'est trop exagéré !» lit-on encore.