Méconnus, voire même inconnus avant le début de la compétition, certains joueurs ont su profiter du formidable coup de projecteur que constitue la Coupe du monde. Mais gare au brutal retour à l'anonymat pour certains... Divock Origi (Belgique, 19 ans) Divock Origi aura été de bonheur en bonheur depuis l'annonce de sa présence dans la liste de Marc Wilmots, qui constituait alors une véritable surprise. Une promotion que le jeune Lillois devait autant à sa bonne fin de saison qu'à la blessure de Christian Benteke. Mais loin de se contenter d'une place sur le banc, l'attaquant a su bousculer la hiérarchie chez les Diables Rouges. Auteur de trois bonnes entrées lors de la phase de groupes, dont une décisive face à la Russie avec sa première réalisation en sélection offrant la victoire à son équipe, Origi prenait ainsi la place d'un certain Romelu Lukaku dans le 11 belge pour le 8e de finale, puis le quart. Une ascension extrêmement rapide qui devrait désormais le conduire à Liverpool, les Reds étant sur le point de l'acheter au Losc pour un peu moins de 15 millions d'euros. Avant de le prêter... au club français, pour qu'il poursuive sereinement sa progression ? Memphis Depay (Pays-Bas, 20 ans) 176 minutes. Soit même pas l'équivalent de deux matchs entier. Limité, ce temps de jeu aura pourtant suffi à Memphis Depay pour être l'un des trois candidats au titre de meilleur jeune joueur de la Coupe du monde 2014 aux côtés de deux Français, Paul Pogba et Raphaël Varane. Il faut dire qu'à 20 ans, celui-ci a su s'imposer comme un fantastique joker pour les Pays-Bas. Notamment lors de la phase de groupes, avec une entrée décisive contre l'Australie. Remplaçant Martins Indi à la pause, l'attaquant du PSV Eindhoven permettait aux Oranje de s'imposer (3-2) en signant un but et une passe décisive. Le tout en devenant le plus jeune buteur de son pays dans l'histoire du Mondial. Sur sa lancée, il marquait encore contre le Mexique (2-0), ce qui lui valait d'être titulaire contre le Costa Rica en quarts de finale. Moins convaincant à cette occasion, il retournait hélas sur le banc pour les deux dernières rencontres des Pays-Bas. Mais le bien était déjà fait avant... Ahmed Musa (Nigéria, 21 ans) «Des gens m'ont déjà comparé à Cristiano Ronaldo...» Malgré ses seulement 21 printemps, Ahmed Musa n'est pas du genre à avoir froid aux yeux. En faisant cette confession au journal nigérian Super Sport, il sait, pourtant, à quel type de réactions s'attendre. Mais sûr de son talent, il ne se pose pas la question des conséquences d'une telle déclaration. Surtout qu'il commence déjà à avoir de la bouteille, lui qui a débuté avec les Super Eagles à l'âge de 17 ans. Auteur d'un doublé contre l'Argentine (2-3) en phase de groupes, l'ailier du CSKA Moscou a brillé par sa vitesse et ses qualités de dribbleur. Mais sa marge de progression demeure énorme. Saura-t-il garder la tête froide pour confirmer sa belle Coupe du monde ? Il faut lui souhaiter. Sinon, son nom rejoindra dans l'histoire du football nigérian celui de Tijani Babangida, présenté comme un futur grand du temps où il jouait à l'Ajax Amsterdam mais qui aura ensuite évolué en Turquie (Gencçlerbirlgi) et en Arabie Saoudite... Keylor Navas (Costa Rica, 27 ans) A 27 ans, Keylor Navas n'est plus tout à fait un jeune premier de la classe. Tout comme son talent n'est plus une découverte pour ceux qui suivent avec beaucoup d'attention la Liga, un championnat où il a brillé cette saison avec Levante. A tel point que le site Whoscored.com, une référence en matière de statistiques en Angleterre, l'avait placé comme gardien titulaire du meilleur 11 des cinq grands championnats européens. Néanmoins, auprès du grand public, personne ne le connaissait avant qu'il ne porte sur ses épaules le Costa Rica jusqu'en quarts de finale. En 5 matchs, il n'a ainsi encaissé que 2 buts, dont un sur penalty d'Edinson Cavani. Et il ne fut pas loin d'écœurer définitivement les Pays-Bas en quarts. Maintenant, se pose pour lui la question de son avenir car des rumeurs insistantes le verraient rejoindre le Bayern Munich d'un certain Manuel Neuer. N'est-il pas trop jeune et n'a-t-il pas trop le vent en poupe pour se contenter d'un simple rôle de doublure ? Raïs M'Bolhi (Algérie, 28 ans) A l'instar de Navas, Rais M'Bolhi n'est pas non plus le jeune perdreau de l'année. A 28 ans, il a déjà connu son lot de clubs européens et bourlingué en Europe de l'Est. Notamment en Bulgarie où il a évolué au Slavia Sofia, puis au CSKA Sofia, son club actuel. Le gardien algérien a aussi disputé 12 matchs avec le Gazélec Ajaccio lors de la saison 2012-2013. Sans y laisser un souvenir impérissable. Personne n'imaginait, donc, le voir accomplir une si belle Coupe du monde, avec comme point d'orgue son titre de meilleur joueur du 8e de finale perdu par les Fennecs contre l'Allemagne (1-2 a.p.). Son souci désormais : confirmer au plus haut niveau en club. Un temps intéressé par son profil, Marseille devrait finalement être débordé par Porto. A moins qu'un club anglais ne décroche le pompon au dernier moment. A lui, en tout cas, de ne pas se tromper dans son choix.