Cela fait des années que l'université Badji-Mokhtar ne s'est pas aussi bien préparée pour réussir la nouvelle année universitaire 2014/2015. En effet, la stagnation de ces 3 dernières années a laissé des stigmates dans tous les domaines de la gestion de cette institution de la science et du savoir. C'est que le nouvel homme fort du rectorat, Amar Haiahem, a de l'expérience à revendre. Après avoir admirablement réussi à maitriser durant des années la direction des affaires à l'Ecole préparatoire des sciences technologiques, il envisage d'atteindre le même résultat à l'université. Il a déjà pris des dispositions pour contrecarrer certains comportements négatifs dans l'environnement direct et indirect de l'institution dont il a la charge en qualité de recteur en titre. Il en a inventorié plusieurs depuis sa prise de fonction. Ce qui lui a permis de déblayer le terrain pour améliorer les conditions de travail des étudiants et de leurs enseignants. Pour ce faire, il a élaboré un plan d'action pour corriger rapidement les quelques travers relevés au détour d'une faculté, d'un département, d'un service administratif ou dans la prise en charge des préoccupations des étudiants. Bien avant la rentrée universitaire 2014/2015, prévue le 6 septembre prochain avec en toute priorité l'orientation des nouveaux bacheliers, il réunira ses proches collaborateurs. Dans sa déclaration, le nouveau recteur a souligné la nécessité de faire de l'université Badji Mokhtar un pôle de l'innovation en valorisant le potentiel scientifique indispensable à l'évolution des nouvelles industries de la pharmacie, de l'imagerie, de l'informatique, ainsi que des biotechnologies. Sa démarche englobe l'application du principe de l'interdisciplinarité favorisant le brassage entre cliniciens et chercheurs universitaires. «Nous devons planifier la recherche en étroite collaboration avec les collectivités locales, régionales et nationales et le monde de l'économie» a-t-il estimé. Tout en exprimant sa volonté de réduire le déséquilibre qui caractérise l'université Badji Mokhtar par rapport à de nombreuses autres du pays, Amar Haïahem veut donner au développement local l'espace de recherches qui lui a manqué de tout temps. Il est également question de renforcement de la recherche au sein des facultés de médecine et du monde hospitalier, ainsi que la mise en oeuvre de regroupements thématiques. 67 conventions internationales Figurent aussi au programme, la matérialisation des nouveaux projets tels que ceux portant création d'une école supérieure des technologies de la santé ou «Ecole d'Engineering Médical», la réhabilitation du site de l'université et sa modernisation, le dépoussiérage des programmes de recherche qui commencent à s'essouffler et la stimulation des chercheurs. Le nouveau recteur n'a pas caché ses ambitions d'exploiter judicieusement les 67 conventions internationales signées par son institution ces dernières années. Chacune précise les contours de ce que devrait être la coopération dans divers domaines des activités universitaires avec 21 d'entre-elles implantées en Europe, en Asie, en Afrique et dans les pays arabes. Et c'est certainement pour renforcer cette coopération que Amar Haïahem a lancé 3 nouveaux laboratoires de recherches. Ils s'ajoutent aux 94 autres qui activeront dès l'année universitaire 2014/2015 dans le sens de l'innovation des technologies et une plus importante intégration dans la production nationale, surtout celle industrielle. En attendant, les responsables de l'université Badji Mokhtar préparent la prochaine rentrée universitaire. Tous les moyens humains et matériels ont été mobilisés pour bien accueillir les quelque 45.000 étudiants dont 532 de 26 diverses nationalités. Inscrits dans les 7 facultés existantes pour l'année 2014/2015, ils sont pédagogiquement pris en charge par 2436 enseignants dont 726 de rang magistral. L'université Badji Mokhtar s'enorgueillit d'enregistrer 4875 candidats au magister, doctorat et résidanat de médecine et autres formations de haut niveau qu'elle offre. Formation de 1 300 enseignants à l'étranger C'est dans ce cadre qu'elle a accordé des bourses à 1 300 enseignants universitaires pour une formation de leur choix dans 29 pays. Ouvert à la communication, le premier responsable de l'université de Annaba n'hésite pas à dialoguer. Ce qui lui a permis d'inscrire des priorités dans les actions qu'il envisage entreprendre pour améliorer la situation des étudiants avec la collaboration de 1708 agents et cadres permanents, 960 contractuels et 490 dans le cadre de l'emploi des jeunes. C'est ainsi qu'il a entrepris des démarches auprès de la CNAS pour permettre aux étudiants de bénéficier de la carte «Chifa» et de là, une prise en charge médicale et l'acquisition de médicaments sans bourse délier. La réhabilitation du site Web de l'université est un autre challenge que s'est fixé le recteur de l'université. Il était temps car, le site en question existait avec une fenêtre constamment vide. Ses animateurs n'avaient même pas pensé à insérer les différents aspects de la coopération définie par les conventions internationales signées. Tout aussi vide, même lorsque pour la première depuis sa création, l'université a réussi à inscrire 15 de ses laboratoires de recherche sur la liste internationale des plus actifs. «Tout est en place pour accueillir dès le 1er septembre prochain tous les étudiants anciens et nouveaux dans d'excellentes conditions. Cette-fois ci, tout retard de reprise de cours sera sanctionné. Nous n'admettrons pas que des étudiants attendent le mois de décembre pour rejoindre leur faculté», a affirmé le recteur. Tout en affirmant qu'Annaba pourrait s'enrichir d'une 2e université incluant celle de la nouvelle ville de Draa Erich de 8000 places, le même responsable a annoncé la création d'un pôle d'excellence regroupant les écoles préparatoires. L'hébergement, la restauration, le transport et bien d'autres aspects en relation avec l'environnement estudiantin est inscrit au registre des préoccupations à prendre en charge en toute priorité par l'université. «Les étudiants admis en internat disposeront d'une chambre pour deux. Les diplômes de fin d'études seront remis quelques jours à peine après la date de la soutenance», a révélé Amar Haïahem, en ajoutant qu'à l'avenir l'université Badji Mokhtar organisera des Portes ouvertes pour informer le public de l'ensemble de ses structures et activités. Tout est donc fin prêt pour une rentrée universitaire à la mesure des attentes des étudiants et enseignants dans les 7 facultés. Dans le lot, il y aura les 5 676 nouveaux bacheliers d'Annaba et autant issus d'autres wilayas et de l'étranger.