Le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, a assuré que les Américains sont derrière la création des groupes terroristes dans la région dans le but d'effriter les pays arabes et de réaliser leur projet ultime. Un projet qui n'a pas pu être réalisé par les offensives israéliennes. Daesh occupe de larges pans en Irak et en Syrie. Ce groupe est devenu tout un pays qui contrôle des ressources pétrolières et des barrages aquatiques. Il possède des quantités incommensurables d'armes et de munitions. Daesh vend du pétrole et commercialise avec plusieurs pays. On pose ici plusieurs points d'interrogation. Daesh a commis des massacres, tué des détenus, liquidé des gens qui ne sont pas en relation avec ce qui se passe en Syrie, il s'est entretué avec le front Al-Nosra et d'autres groupes armés à Alep, Idleb, Deir Ezzor. En Irak aussi, Daesh tue et égorge quiconque diffère avec lui sur le plan religieux ou politique. L'objectif est de semer la terreur. Les massacres ont été commis en principe par Daesh contre les sunnites, qui sont à ses yeux des apostats. Dans la dernière guerre contre les Kurdes, plus d'un million de sunnites ont été déplacés. Daesh n'épargne personne. Il tue les Arabes, les Kurdes, les Turkmènes. Il détruit les mosquées, les églises, les sanctuaires. Ce comportement n'a rien à voir avec l'islam du prophète Mohammed. Daesh constitue une menace sérieuse et possède des partisans parmi les adeptes de cet esprit takfiri qui égorge les gens. C'est complètement contraire au véritable islam du prophète Mohammed. Celui qui nie cette menace n'est pas apte à diriger les affaires de sa famille, comment alors dirige-t-il sa communauté?? Soutien extérieur à Daesh Des pays arabes et occidentaux ont soutenu Daesh, les Américains ont ouvert la porte à cette organisation. J'appelle tout Libanais, Syrien, Palestinien et tout Arabe du Golfe à mettre de côté les calculs personnels et à réfléchir comment faire face à ce danger qui menace les sunnites, les chiites, les Druzes, les chrétiens, les Yazedis et autres. Que personne ne prétende qu'il s'agit d'une guerre confessionnelle dans la région. C'est la guerre de l'esprit takfiri de Daesh contre l'Autre. Daesh cherche à tout éliminer et à tuer tout le monde, tout en filmant ses massacres pour semer le maximum de la terreur dans les rangs des populations. Sachant qu'une bonne part des raisons de l'avancée de Daesh est médiatique. Que faire donc ? Comment agir ? Allons-nous par exemple demander l'aide étrangère ? Où est la communauté internationale ? Quand Daesh a envahi Mossoul, Ninive, Salahedine et Diyala, la communauté internationale et l'administration américaine n'ont pas agi. Que les chrétiens du Liban sachent qu'au cas d'une menace contre vous, les Etats-Unis feront ce que la France a fait avec les chrétiens de l'Irak. La France a ouvert ses portes aux réfugiés chrétiens. C'est seulement lorsque Daesh est devenu proche d'Erbil, ce Kurdistan qui signifie beaucoup de choses aux Américains et aux Israéliens, que la communauté internationale s'est mobilisée. Attendez-vous une action de ceux-ci ? Ou bien de la Ligue arabe? Attendez-vous une unanimité nationale pour faire face à ce danger ? Comment donc éliminer ce danger ? Les peuples de la région sont concernés par la lutte contre Daesh. Nous, en tant que Libanais, devons admettre que cette menace est imminente. D'un jour à l'autre, la situation en Irak a changé. Daesh est une menace pour l'Irak et la Syrie, mais aussi un danger pour tous les autres pays de la région. Le retrait du Hezbollah : un prétexte illogique Une question sérieuse est posée actuellement. Certains disent que la solution réside dans le retrait du Hezbollah du Qalamoun et de Qousseir. Est-il vrai que la menace de Daesh sera éliminée si le Hezbollah se retire de la Syrie? Ceci protège-t-il réellement le Liban? Ce débat ne mène nulle part. Toute la région est en danger. La responsabilité nationale incombe à nous tous de nous mobiliser pour protéger les régions libanaises. Déploiement de la Finul : demande inconvenable D'aucuns proposent l'élargissement de la mise en œuvre de la résolution onusienne 1701. Après la guerre de juillet, la situation a changé avec Israël. Est-ce que ceci est vraiment dû à la Finul et à la 1701 ? De qui vous vous moquez? Sachez que la Finul a besoin de la protection de la population. Sont-ils capables de nous protéger ? Ce sont la résistance et l'armée qui protègent le Sud-Liban. Comment croire que les forces onusiennes sont-elles capables d'assurer la protection de la Békaa et du Nord-Liban? Politique de distanciation : politique erronée D'autres ont posé la politique de distanciation du Liban. Si Daesh arrive aux abords des régions libanaises, serons-nous à l'abri de ses frappes à cause de la politique de distanciation ? On complote contre l'armée libanaise dont des soldats sont enlevés par Daesh, et les autorités libanaises refusent de parler aux autorités syriennes. Juste parce qu'on applique la politique précitée. Venons débattre des moyens nécessaires pour repousser ce danger. La logique dit que lorsqu'un danger existentiel menace un pays ou une entité, la priorité devient alors la lutte contre ce danger, faute d'exposer le peuple au génocide. Appel aux Libanais J'appelle tous les Libanais à réaliser que votre pays est face à une menace existentielle. Pour y faire face, nous devons faire preuve du sérieux, de fidélité et de sacrifice. Chercher les points de force pour repousser ce danger : 1- L'armée et les forces de sécurité libanaises ? En principe, celles-ci doivent protéger la population. Le Hezbollah salue toute aide et offre à l'armée. Un soutien populaire, moral, financier est nécessaire pour donner plus de force à l'armée. L'Etat doit avant tout se mettre du côté de l'armée pour récupérer nos soldats enlevés. Chaque instant perdu dans l'affaire de l'enlèvement des soldats est une humiliation pour l'Etat libanais. Nous devons rejeter toute accusation contre l'armée. Notre armée est pour tous les Libanais et a besoin de toute sorte d'aide et de soutien. Ceci change considérablement l'équation 2- Maintenir le gouvernement actuel qui est la seule institution active aujourd'hui. Ce gouvernement est l'un des facteurs de force. 3- Arrêt des provocations confessionnelles comme c'est le cas au sujet d'Ersal. Cessez d'attaquer le Hezbollah sur l'affaire d'Ersal. Quiconque mène une provocation confessionnelle au Liban doit être jugé, parce qu'elle est égale à l'effet des voitures piégées. 4- Les réconciliations régionales ? Le sort d'Ersal est celui de Baalbeck-Hermel. La population d'Ersal, de Labweh, de Nabi Othmane doivent se réconcilier. Ersal n'a rien à voir avec le front al-nosra et Daesh. D'autres réconciliations dans d'autres régions libanaises doivent avoir lieu. 5- Le traitement du dossier des déplacés syriens. Qu'attendent les Libanais ? Le Liban et la Syrie doivent débattre des déplacés et de leur retour à leur pays. En Syrie, il existe plusieurs régions sures auxquelles les réfugiés peuvent rentrer. 6- Le traitement de la question des frontières libano-syrienne. Le danger menace tout le monde. 7- L'échéance présidentielle est importante parce que l'élection d'un président et la réactivation des institutions de l'Etat renforce le Liban face au danger. Cessez de chercher des médiations. Le Camp du 8 mars possède un candidat et un seul, cessez de perdre du temps. Que personne n'attende une décision extérieure au sujet du président libanais. 8- Donner de l'importance aux questions vitales qui diminuent la tension dans le pays. Nous ne quitterons jamais le Liban Voici donc une liste d'idées proposées pour protéger le Liban, venons-en débattre. Nous sommes prêts à nous sacrifier pour notre pays. C'est une bataille existentielle à laquelle nous sommes prêts. Si la résistance attendait une unanimité nationale, Israël aurait été au Nord-Liban. Il est facile de vaincre Daesh. Le combat contre Israël est plus difficile. Nous sommes capables d'y faire face. Ce courant n'a pas d'avenir dans la région si les Irakiens, les Syriens, les Libanais et autres assument leur responsabilité. A l'occasion de la victoire de juillet, j'appelle à une position nationale, institutionnelle, populaire... sachez que nous avons les moyens pour remporter la victoire contre Daesh. Enfin, nous confirmons que si tout le monde manque à ses responsabilités, le Hezbollah assumera toutes ses responsabilités. Nous sommes prêts à coopérer avec tous les partis libanais qui sont prêts à repousser cette menace. Nous ne comptons pas plier bagage et quitter le Liban. C'est ici que nous sommes nés, et lorsque les circonstances nous appellent au combat, nous sommes prêts à combattre. Et c'est seulement dans ce cas que nous sortirons victorieux. (Suite et fin)