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Rencontre organisée par le ministère de l'Industrie sur le développement économique et social

J'ai reçu une aimable invitation à participer à la conférence sur le développement économique et social organisée par le ministère de l'Industrie et des Mines du 4 au 6 novembre 2014 à Alger. Je donnerai une brève conférence à l'ouverture. A cette occasion, cette présente contribution est une très brève synthèse fruit d'un long rapport sous ma direction assisté de 26 experts internationaux, remis au gouvernement (10 volumes de 1 000 pages), étant convaincu que la bataille de la relance économique future de l'Algérie et sa place dans la compétition mondiale sera remportée grâce à la bonne gouvernance et à sa capacité à innover.
- Première leçon : la politique socioéconomique depuis l'indépendance politique entrant dans le cadre du programme de Tripoli a été menée exclusivement par l'Etat avec plusieurs variantes. De 1965 à 1979, avec une orientation exclusive vers l'investissement productif. Celle-ci s'est effectuée autour de l'Etat omniprésent sur l'ensemble du cycle : planification, financement, réalisation de l'investissement et production. De 1980 à 1990, orientée essentiellement vers les infrastructures BTPH et les activités commerciales. De1991 à 2000, du fait de la situation particulière qu'a connue l'Algérie avec l'avènement du terrorisme et la cessation de paiement, on ne peut à proprement parler de politique de développement mais avec la cessation de paiement, des ajustements macroéconomiques et macrosociaux extrêmement douloureux du fait des exigences du FMI. De 2000 à 2014, du fait que la demande sociale a été compressée et des destructions massives entre 1990-2000, une politique orientée essentiellement vers les infrastructures. Deuxième leçon, paradoxalement, les paramètres macroéconomiques de l'Algérie apparaissent comme positifs mais éphémères sans réformes structurelles. Les tendances relatives aux grands agrégats révèlent une macroéconomie sous contrôle relatif en fonction des aléas de la rente des hydrocarbures qui représente 97/98% des exportations totales. La dette est relativement maîtrisée grâce au remboursement par anticipation, moins de 4 milliards de dollars US, mais grâce toujours aux hydrocarbures. Le budget est équilibré de par la stabilisation des dépenses de l'Etat (même si elles restent à une proportion élevée du PIB) et grâce à l'appoint de la fiscalité pétrolière, ce qui préfigure des tensions budgétaires à venir en cas de chute du cours des hydrocarbures. Aussi, le retour à l'endettement guette le pays horizon 2020 en cas de cours inférieur à 90 dollars et du maintien du rythme actuel de la dépense publique qui se fonde sur un cours de 115/125 dollars. En effet, si la balance commerciale a fortement bénéficié de la remontée des cours des hydrocarbures entre 2007/2012, cependant, depuis 2010, les importations suivent une tendance haussière, l'Algérie important 70% des besoins des ménages et des entreprises, qu'elles soient publiques ou privées dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15%avec un dépérissement du tissu industriel moins de 5% du produit intérieur brut. L'inflation qui a connu un niveau record en 2012 ( 8,9%, selon les statistiques officielles) est relativement maîtrisée depuis fin 2013 mais compressée artificiellement par les subventions généralisées et les transferts sociaux , non ciblées (60 milliards de dollars en 2004, soit 27/28% du PIB), encore qu'il faille éclater l'indice de l'ONS, et analyser les liens entre la répartition du revenu et le modèle de consommation par cou-ches sociales, celui percevant 20000 dinars par mois net n'ayant pas la même perception de l'inflation que celui qui perçoit 200 000 dinars. Les banques, notamment publiques, qui concentrent plus de 85% des crédits octroyés se cantonnent en guichet administratif, accompagnant peu les investisseurs, et les taux d'intérêt aux entreprises restent encore élevés, des taux d'intérêt bonifiés à certains segments, ce qui reflète en partie la faible efficacité du système bancaire qui croule sous le poids de surliquidités qu'elles n'arrivent pas à transformer en richesses réelles. Les banques publiques sont malades de leurs clients, notamment les entreprises publiques (assainissement de plus de 60 milliards de dollars entre 1971/2013), 70% étant revenues à la case départ, montrant que le blocage est d'ordre systémique et que ce n'est pas seulement une question de capital argent mais de management stratégique lié à la politique socioéconomique globale. L'apurement des créances détenues par les cinq banques sur les entreprises publiques s'est traduit par des décaissements importants du Trésor. - Troisième leçon, l'Algérie tente difficilement sa transition d'une économie publique vers une économie plus libérale à vocation sociale. Le pays a opté dès le départ pour une économie étatisée et une gestion administrée. Elle s'est ouverte à l'économie de marché à partir de la crise de 1986, effet de la chute du cours des hydrocarbures. Toutefois, l'économie algérienne reste encore une économie essentiellement publique, toute l'économie étant tirée par la dépense publique via la rente des hydrocarbures. L'héritage socialiste est fortement présent dans la philosophie et les pratiques de la vie économique et sociale et dans celui de la pérennité de l'entreprise publique. L'industrie publique est largement obsolète et concentre comme démontré précédemment des pertes totales malgré des assainissements répétés nécessitant sa restructuration et sa modernisation. Ainsi, les ressources du pays sont significatives mais basées sur des rentes qui contribuent à anesthésier les volontés de changement. En dépit de certaines réformes timides - paradoxe plus le cours des hydrocarbures est faible, plus on ressent le besoin de réformes, et ralentit lorsque le cours est élevé - la production, le commerce, la banque, l'emploi et les prix restent fixés par le gouvernement. La pression démographique rend l'Algérie de plus en plus dépendante des importations qui n'a pas jeté les bases d'un appareil productif capable d'affronter la concurrence internationale. Les différents revenus des rentes ne proviennent pas d'un véritable effort productif des intéressés et conduisent quasi inéluctablement à une mauvaise gestion macroéconomique. L'absence de mise en place d'un appareil productif augmente chaque jour davantage les difficultés que rencontrera le pays lorsque la rente tendra vers l'épuisement. Actuellement, les considérations politiques à court terme l'emportent sur les perspectives à long terme. Tant que la majorité de l'électorat tirera ses revenus des emplois dans la fonction publique, qu'elle pourra bénéficier de services sociaux peu coûteux, les réformes fondamentales n'auront guère de chance de progresser de par l'opposition tant du grand public que de la technostructure censée mettre en œuvre ces changements. Le salaire au sein des branches est déconnecté de la productivité du travail avec la dominance des emplois rentes et des fonctionnaires. Les branches qui exportent le plus ne sont pas forcément les plus ouvertes et l'industrie manufacturière même embryonnaire est très tournée vers son marché intérieur. Les investissements directs étrangers hors hydrocarbures et dans les secteurs productifs sont très faibles, les étrangers étant attirés par les marchés publics du BTPH. L'agriculture constitue un réservoir important de main d'œuvre et peut servir en cas de chute du cours des hydrocarbures d'amortisseur social tout en diminuant la facture alimentaire assurant l'autonomie alimentaire. La céréaliculture connaît des rendements faibles qui souffrent des difficultés générales de l'économie. Le système bancaire doit faire l'objet d'une profonde restructuration à la suite de l'accumulation de créances douteuses auprès des banques publiques. D'une manière générale, les entreprises privées sont présentes, surtout dans le secteur des services avec prédominance du commerce de détail, dans les petites entreprises de BTPH et du secteur manufacturier traditionnel. Excepté les hydrocarbures, de certains segments des télécommunications, de quelques sociétés mixtes, le secteur étranger productif est marginal. Paradoxalement, l'Algérie fait alors massivement appel à l'assistance technique et aux firmes étrangères en même temps qu'elle les encadre dans le cadre de la règle des 49/51% instaurée par la loi de finances 2009, généralisée aux banques en 2010. - Quatrième leçon : les résultats de l'actuelle politique sont désormais nettement perceptibles sur plusieurs aspects stratégiques de l'économie algérienne. Il ne faut pas avoir une vision de sinistrose. Beaucoup de réalisations mais des insuffisances qu'il s'agit impérativement de corriger. Le comportement actuel est de type « semi-rentier » et ne recherche pas la réforme en profondeur de l'économie. La rente pétrolière génère plusieurs effets pervers de l'économie à son seul profit, ce qui renforce encore davantage la monoculture énergétique du pays. La surévaluation de la monnaie (de facto indexée sur le dollar) où pl existe un écart depuis 2014 d'environ 60% entre le cours sur le marché officiel et sur le marché parallèle. La facilité d'importation des biens alimentaires et des produits manufacturés rendus artificiellement moins coûteux. La diffusion du «syndrome hollandais» dans l'industrie nationale draine ses ressources au profit des hydrocarbures. L' utilisation de la manne pétrolière pour éviter la vraie restructuration des entreprises qui reportent leurs problèmes économiques sur les banques (puis sur le Trésor public, et l'Etat et celui-ci sur les banques internationales, voire les fournisseurs). La dépendance technologique s'accentue avec le choix de solutions globales (produit ou bien clés en main) et d'origines nationales trop diversifiées (la plupart des fournisseurs de l'Est ont disparu). Ce système par croissance externe demande des capacités fortes de management que l'Algérie ne possède pas encore et donc ne lui permet pas de maîtriser seule son propre modèle d'industrialisation. Par ailleurs, ces concepts sont conçus autour de produits qu'il faut faire évoluer et qui se heurteront aux traditionnels accords exclusifs de distribution des grands groupes, lors de tentatives d'exportation. - Cinquième leçon : cette politique a finalement débouché sur une plus grande dépendance, notamment technologique. L'orientation quasi exclusive de cette industrie sur la substitution des produits importés a généré des déperditions et les surcoûts classiques liés à une non-optimisation des capitaux investis. Par ce phénomène, l'Algérie s'est insérée (malgré elle) dans la division internationale du travail comme
fournisseur exclusif d'énergie. La configuration autarcique de l'industrie et son caractère politique ont renforcé sa dépendance envers les seuls produits commercialisables avec ses principaux partenaires commerciaux, 97/98% d'exportation entre 2010/2014 pétrole et gaz brut et semi-brut. Les exigences de l'outil réalisé ont accru la dépendance à l'égard des cours et des revenus pétroliers, seule source de flux financiers externes. Le lancement de capacités industrielles a nécessité la mise en œuvre de contrats « clés - ou produits en main », avec recours aux techniques étrangères d'où la dépendance technologique (pièces de rechange, maintenance et formation), la multiplicité des processus liés aux différents pays à l'origine des lignes de crédit, les problèmes de propriété industrielle et de licences pour permettre l'évolution des produits, qui en général n'a pas été rénovée, ce qui a creusé l'écart technologique et favorisé les produits importés ; l'industrie souffre d'une faible rentabilité et d'importants surcoûtspropres aux économies dirigées ; les systèmes de prix sont souvent déconnectés de la conjoncture économique ; les systèmes d'approvisionnement ou de négociations contractuelles nées du code des marchés publics sont lents et coûteux ; la vocation sociale des entreprises s'est allégée mais a fortement imprégné les mentalités ; les systèmes de cooptation des personnels entraînent des sureffectifs et une gestion laxiste ; la grande industrie a insuffisamment contribué au développement du tissu industriel et a parfois utilisé son statut public pour croître sans considération pour la réglementation ; la plupart des grands complexes ont cherché à tout intégrer non seulement les activités industrielles classiquement sous-traitées, mais aussi des fonctions aisément disponibles sur le marché (nettoyage, gardiennage, restauration...). Ce n'est que sous la pression économique qu'elles ont tardivement externalisé ces activités et parfois avec succès ; la faible considération pour l'environnement va générer de graves difficultés pour attirer des groupes internationaux qui connaissent parfaitement l'évolution de la jurisprudence internationale ; l'interprétation unilatérale de la réglementation a également généré des abus qui peuvent demain générer des contentieux internationaux comme en témoignent les nombreux litiges dont ceux de Sonatrach à l'international et l'importance de la sphère informelle (propriété intellectuelle)


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