Les valeureux Patriotes qui ont été, du fait de leur connaissance parfaite du terrain et de leur forte motivation, d'un apport extrêmement précieux parmi les forces combinées qui ont combattu et vaincu le terrorisme, en sauvant par là même le pays et sa population, tentent aujourd'hui avec obstination de faire valoir leurs droits auprès des autorités dont les plus hauts représentants ont pourtant maintes fois reconnu leurs mérites. Les Patriotes ne comprennent pas les lenteurs, qu'ils assimilent à des réticences, des pouvoirs publics à s'engager avec détermination et efficacité dans une démarche de règlement de leurs problèmes. Ils constatent que le décret 77 paru dans le Journal officiel de 2013 stipulant la prise en charge de la retraite anticipée et l'augmentation des pensions pour les veuves des patriotes et ceux qui sont actuellement invalides n'est pas encore appliqué. Pour protester contre cette situation qui leur est préjudiciable, ils organisent des marches pacifiques auxquelles participent des centaines de patriotes, comme celle de dimanche qui est partie de Boufarik vers Alger, qui a associé plus d'un millier de Patriotes, issus de 33 wilayas, et qui a été bloquée, à la sortie est de la ville, par la gendarmerie, non sans avoir perturbé la circulation automobile sur ce trajet pendant plusieurs heures. A peine sortis de Boufarik, les marcheurs se sont trouvés en face d'un impressionnant dispositif sécuritaire. Les voitures n'ont pu passer qu'après que des représentants des pouvoirs publics ont engagé un dialogue avec les marcheurs. Un autre dispositif sécuritaire a été mis en place à Birkhadem, à l'entrée d'Alger, et un autre à Alger même. Des négociations entamées entre des représentants des pouvoirs publics et les Patriotes ont porté sur la désignation d'une délégation qui est allée au ministère de l'Intérieur pour des pourparlers autour des revendications des protestataires. Cette énième démarche fait suite à de nombreuses rencontres, organisées ou informelles, entre les représentants des Patriotes et de hauts responsables de l'Etat ainsi qu'avec des représentants de partis politiques. Les Patriotes expliquent à chaque fois leur situation peu enviable alors qu'ils sont en droit d'attendre la reconnaissance de la nation pour s'être engagés volontairement dans la lutte contre le terrorisme dès les premières années et pour leur contribution décisive à la mise en échec des plans des terroristes visant la déstabilisation du pays. Leurs doléances sont restées lettres mortes. On sait qu'ils ont payé lourdement cet engagement courageux. Leurs représentants rappellent qu'il y a presque 4 000 patriotes morts, en laissant des veuves et des orphelins. Il y a aussi ceux qui ont été blessés et sont aujourd'hui infirmes. Or, on dit qu'une veuve d'un Patriote décédé touche une pension de 11 000 DA et un Patriote en activité touche 24 000 DA, et sans aucune assurance. Ce que veulent les Patriotes n'est pas exagéré : une retraite décente et une couverture sociale. Ils demandent la prise en charge des malades et une aide pour trouver des emplois pour les plus jeunes. Ils attendent ce simple geste de l'Algérie qu'ils savent reconnaissante à l'égard de ses dignes enfants. Eux n'ont pas hésité une seconde à tout abandonner pour s'intégrer dans les forces combinées qui menaient la lutte contre le terrorisme. Ils seraient ainsi quelques dizaines de milliers de Patriotes à avoir défendu le pays pendant 15 années contre le terrorisme. Aujourd'hui, nombre d'entre eux se plaignent d'être au chômage, d'autres dans une situation d'invalidité qui les empêche de travailler. Ils ne veulent pas de ce statut de laissés-pour-compte et de marginalisés. Ils réclament, tout simplement, un traitement équitable à la hauteur de ce qu'ils ont donné au pays.