Serait-ce la fin du calvaire pour cette cat�gorie de la population qui avait pris son courage � deux mains pour d�fendre la R�publique, aux c�t�s des forces de s�curit� d�s le d�but du terrorisme en Alg�rie au commencement des ann�es 1990 ? Nous sommes tent�s de r�pondre par l�affirmative si l�on se fie aux d�clarations du coordinateur r�gional des Patriotes, Abbas Djamel, qui pr�pare activement une rencontre r�gionale au niveau de la wilaya de Bouira. Depuis plusieurs jours, cet �lu de l�APW, d�ob�dience FLN et �galement ex-responsable des Patriotes, pour la r�gion est de la wilaya de Bouira, re�oit dans son bureau, situ� au niveau de l�APW de Bouira, des centaines de Patriotes et autres GLD de la wilaya de Bouira, mais �galement des wilayas de Tizi-Ouzou, B�ja�a, M�d�a et M�sila. �La rencontre r�gionale aura lieu dans les prochains jours et sera pr�sid�e par M. Abdelaziz Belkhadem, en sa qualit� de repr�sentant personnel du pr�sident de la R�publique�, nous dira-t-il. Cette rencontre, qui rev�t d�sormais un caract�re officiel, sera capitale pour le devenir de cette frange de r�sistants, terme retenu par les Patriotes et les GLD (Groupes de l�gitime d�fense ) pour les d�signer, eux qui ne cessent de se battre pour un statut depuis la promulgation de la loi portant Charte pour la paix et la r�conciliation nationale. En effet, selon certains GLD que nous avons rencontr�s au niveau du bureau de M. Abbas Djamel, l�id�e de revendiquer un statut a germ� le jour o� l�Etat avait promulgu� un texte de loi indemnisant les repentis et les familles des terroristes. Car, pour les personnes vers�es dans les GLD, il n��tait pas question de revendiquer quoi que ce soit aupr�s de l�Etat, leur engagement aux c�t�s des forces de s�curit� s��tant fait par patriotisme. C��tait pour d�fendre l�honneur de leur famille avant tout. Seulement ; dans leur engagement pour la patrie, il y eut des centaines � ils sont aujourd�hui pour la seule wilaya de Bouira, encore en activit� quelque 18 000 GLD et quelque 5 000 Patriotes qui continuent � participer aux op�rations antiterroristes - qui furent soit tu�s, soit mutil�s et handicap�s � vie. Et ce sont justement ces victimes, parmi les GLD, qui sont consid�r�es comme �tant des victimes civiles qui souffrent le plus et qui revendiquent entre autres un statut de victimes paramilitaires. Aussi, lorsque le d�put� Kara Mohamed-Seghir a r�uni ces r�sistants derni�rement, pour leur expliquer la d�marche � suivre afin de pouvoir arracher un statut, ou du moins b�n�ficier des dispositions portant Charte pour la paix et la r�conciliation nationale, c��tait pour eux une bouff�e d�oxyg�ne, une deuxi�me renaissance et une reconnaissance enfin de la R�publique envers leur sacrifice. Des Patriotes ont �t� licenci�s abusivement apr�s avoir travaill� des ann�es durant, au niveau de points sensibles comme les pipelines et les infrastructures �conomiques, avant d��tre mis � la porte sans aucune indemnisation. D�autres travaillent encore avec un modeste salaire mensuel de 11 000 DA et sans aucune assurance. Des membres de GLD participent � la lutte antiterroriste sans aucune r�mun�ration et se sont retrouv�s, apr�s avoir �t� victimes lors de ces op�rations, handicap�s � vie et sans aucune indemnit� ou autre pension. Des membres de GLD sont morts dans l�accomplissement de leur devoir et ont laiss� des veuves sans aucun revenu ni statut. Tel est le triste sort de ces milliers de r�sistants qui ont choisi d��tre aux c�t�s de la R�publique. Des r�sistants qui se sont retrouv�s, du jour au lendemain, ind�sirables dans leur propre patrie qu�ils avaient d�fendue au prix de leur vie. Aujourd�hui, apr�s plusieurs ann�es d�errance et de m�pris, des responsables au plus haut niveau de l�Etat, � commencer par le pr�sident de la R�publique, Abdelaziz Bouteflika, en passant par le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, reconnaissent la justesse des revendications de cette frange de la soci�t�. C�est tout naturellement que le pr�sident de la R�publique a, selon nos sources, d�l�gu� son repr�sentant personnel, en la personne de Abdelaziz Belkhadem, pour rencontrer ces r�sistants, les �couter et recenser leurs dol�ances. Des dol�ances qui tournent autour de la revendication d�un statut particulier du r�sistant ou, � d�faut, d�un amendement de la loi portant Charte pour la paix et la r�conciliation nationale, afin d�int�grer cette frange quant aux indemnisations et autres avantages accord�s aux victimes et � leurs ayants droit ainsi que la prise en charge des �pouses des handicap�s et les veuves des martyrs du devoir que sont les Patriotes et autres GLD, tomb�s au champ d�honneur pour d�fendre la R�publique. Si ce statut de r�sistant venait � �tre promulgu�, ce ne serait que justice pour ces r�sistants, mais encore plus, pour ceux qui ont perdu leur vie : les martyrs du devoir.