Ils commettaient des cambriolages dignes d'un film hollywoodien. Selon une des nombreuses victimes interrogées, les assaillants étaient au nombre de trois dont une jeune fille. Ils opéraient cagoulés et surtout lourdement armés de sabres, couteaux, bombes lacrymogènes et gourdins. Si, au départ, il s'agissait pour eux d'intimider et d'impressionner leurs malheureuses victimes tétanisées par la peur, ce n'était plus le cas lors de leur dernier méfait. C'était à la fin de l'année écoulée lorsqu'ils avaient ciblé une habitation isolée par rapport à celles du voisinage. Les malfrats étaient loin d'imaginer qu'ils allaient se retrouver face à un septuagénaire d'une force herculéenne. Préalablement, ils avaient escaladé, tard dans la nuit, le mur de l'habitation qu'ils avaient envisagé de cambrioler. Ils ont visité en premier lieu le salon qu'ils s'apprêtaient à quitter pour chercher un quelconque objet de valeur non encombrant dans une des chambres. C'est là qu'ils furent surpris par celui qui allait devenir leur victime. Loin d'être impressionné, ce dernier réussit à empoigner un des trois malfrats qui aurait pu se retrouver avec des os cassés n'était la lâcheté d'un de ses deux complices. Utilisant le couteau de boucher dont il était armé, le malfrat lui a transpercé la hanche d'un coup de lame. La rate pratiquement embranchée, le malheureux s'écroula baignant dans son sang. Evacué dans un état comateux aux urgences du CHU de Annaba, il a pu échapper à la mort après plusieurs jours de coma. La lâche agression de ce père de famille a stimulé l'ardeur des éléments de la police judiciaire du commissariat extra-muros de Kharaza (Annaba). C'est que les plaintes portant sur les actes de cette bande de malfaiteurs se multipliaient. Quotidiennes, elles indiquaient que la psychose s'était installée au sein des habitants. Les actes néfastes des malfrats étaient signalés un peu partout dans la périphérie de Kharaza. Comme si la moisson des butins n'était pas bonne, les trois cambrioleurs, toujours accompagnés de la jeune-fille, n'hésitaient pas à lancer des assauts sur les habitations qu'ils ciblaient préalablement avant d'attaquer de nuit en association. Même les matériaux de construction stimulaient leur convoitise. Dans les locaux commerciaux comme dans la plupart des logements cambriolés, il n'y avait aucun vigile aucune résistance. Si elles ne sont pas défoncées à coups de barres de fer, les portes sont fracturées. Une fois à l'intérieur, les cambrioleurs conjuguent leurs efforts et parviennent à mettre la main sur les bijoux et objets de valeur avant de disparaître comme ils étaient venus. C'est pourquoi, le commissaire principal Kamel Kebir, responsable de l'arrondissement extra-muros de Kharaza, a enjoint à ses collaborateurs de la police judiciaire de mettre hors d'état de nuire la bande. C'est ce qui a été fait ce dernier dimanche après un travail de préparation et de coordination avec le service de renseignements. Grâce à son réseau d'indicateurs, de receleurs et surtout des citoyens, ils ont réussi à localiser d'abord un des trois malfrats. Domicilié à Kharaza, celui-ci avait multiplié ses visites auprès des brocanteurs du marché El-Hattab. Sa détermination d'écouler la «marchandise» volée était telle qu'il ne s'était pas aperçu qu'il était suivi par les limiers des renseignements et de la police judiciaire. Au fil de leurs investigations, ces derniers réussirent à identifier et à localiser également son complice et la jeune fille habitant la place d'Armes de Annaba. Il n'en fallait pas plus pour décider le commissaire principal à ordonner leur arrestation. L'un après l'autre, les trois malfrats sont tombés comme des fruits mûrs entre les mains des policiers. Ces derniers les ont cueillis alors qu'ils étaient encore au lit au côté du butin de leurs rapines. Présentés hier mardi devant le procureur de la République, les trois malfrats multirécidivistes ont été placés sous mandat de dépôt pour tentative d'assassinat, cambriolages en association de malfaiteurs et de nuit, violation de domicile et possession d'armes blanches prohibées.