La maison de la culture de Sétif organise du 30 janvier au 13 février, un mini cycle du cinéma asiatique. Première du genre, la maison de la culture de Sétif compte proposer aux cinéphiles deux longs métrages, en l'occurrence, «Metro Manila» de Sean Elise et «Tel père, tel fils» de Hirokazu Koreeda. Le premier film «Metro Manila» de Sean Elise raconte l'histoire d'Oscar Martinez, qui s'installe dans la ville de Metro Manila aux Philippines et tente d'y survivre. Oscar et sa famille vivent une existence de misère dans les rizières au nord des Philippines. Une situation qui ne peut plus durer. Ensemble, ils quittent cette région à la recherche d'une vie meilleure dans la mégalopole de Manille. «Difficile pour ces habitants de la campagne de trouver leurs marques dans cette ville peu hospitalière. La capitale les submerge, et ils finissent par être manipulés par des locaux sans scrupules. Acculé, Oscar entrevoit une issue lorsqu'il postule pour un emploi d'agent de sécurité dans une entreprise de transport de fonds. Un nouveau travail dangereux, qui le conduit à prendre tous les risques...». Il faut savoir que Sean Ellis crée un véritable lien avec la photographie. En 1994, il quitte sa ville natale pour Londres, où il réalise plusieurs photos de mannequinat. Jusqu'à la fin des années 1990, il travaille ainsi pour des magazines tels que I-D, The face, Confused, et surtout à Vogue. Il réalise ensuite des spots publicitaires pour Jean-Paul Gaultier, Land Rover, Rimmel, EA Games, Robert Cavalli, 02, The Big Issue Foundation, Bravo et Nike, ainsi que des clips pour Kosheen (Hungry), Boris Dlugosch feat. Róisín Murphy (Never Enough), Lamb (Gabriel), Amanda Ghost (Filthy Mind), ou encore All Saints (version européenne de Never Ever). Il passe enfin à la réalisation cinématographique. Il réalise d'abord deux courts métrages : Left Turn en 2001 (sur l'horreur psychologique) puis Cashback (2004), qui sera nommé aux Oscars et qu'il étendra en son premier long métrage en 2006.Quand au deuxième film qui est programmé le 13 février, à 15h, toujours au niveau de la maison de la culture de Sétif, «Tel père, tel fils» est un film de deux heures de temps. Le film suit Ryoata, un architecte obsédé par la réussite professionnelle, qui forme avec son épouse et leur fils de 6 ans une famille idéale. Tous ses repères volent en éclats quand la maternité de l'hôpital où est né leur enfant leur apprend que deux nourrissons ont été échangés à la naissance : le garçon qu'il a élevé n'est pas le sien et leur fils biologique a grandi dans un milieu plus modeste. En effet, les deux familles découvrent que leur enfant n'est pas vraiment le leur. L'une est une famille aisée dont le père, obsédé par son travail, occupe un de ces postes indéterminés, en costume et dans des bureaux. L'autre tient un boui-boui miteux et extraordinaire où l'on répare entre autres des vieux jouets. «Même lorsqu'il s'attache davantage ici aux tourments des adultes, les enfants, chez Kore-Eda, donnent toujours l'impression en comparaison que tous les autres enfants du cinéma sont faux. Le cinéaste parvient à se mettre à leur hauteur, ni singes ni poupées, tandis que les relations familiales semblent tout à fait naturelles, illuminées par la gracieuse bienveillance du réalisateur» explique un critique de cinéma européen. Il est à noter, par ailleurs, que les projections de ces deux longs métrages sont tout à fait gratuites et ouvertes aux potentiels intéressés. Avis, donc, aux amateurs.