Le Sénégal a décidé d'ouvrir ses installations militaires aux armées africaines pour des séances communes d'entrainement pour faire face aux «défis sécuritaires» qui se posent sur le continent, a affirmé, lundi à Dakar, le ministre des Forces armées sénégalaises, Augustin Tine. «Nous avons procédé à une montée en puissance du Centre d'entrainement national de Thiès (Est de Dakar) qui traduit une volonté des forces armées sénégalaises d'ouvrir leurs installations aux autres armées sœurs du continent», a souligné le ministre qui présidait une réunion des chefs d'état-major d'armée de terre de plusieurs pays d'Afrique sur la paix et la sécurité sur le continent. Cette rencontre de quatre jours, réunit près d'une quarantaine de délégations militaires venues d'Afrique et de hauts responsables militaires américains, selon un communiqué du service de communication des armées sénégalaises. Selon le ministre sénégalais, l'Afrique est confrontée à «des menaces de toutes sortes, caractérisées par une dimension transnationale et qui posent de réels problèmes à la sécurité de nos Etats, empêchant toute perspective de développement». «Le défi sera relevé grâce aux échanges d'expérience entre les armées comme l'exigent les enjeux actuels de la sécurité ( ). L'urgence ne nous laisse d'autre choix que la coopération régionale et continentale ( ) en vue de travailler à la recherche de solutions capables de rendre les pays africains plus sûrs», a souligné M. Tine, exprimant la disponibilité du Sénégal à s'ouvrir aux autres forces de défense africaines. Les défis auxquels font face l'Afrique et les Etats-Unis «comprennent la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et la sécurité maritime, la lutte contre le VIH-sida et récemment la bataille contre la fièvre hémorragique à virus Ebola», a affirmé le ministre sénégalais. «Dans tous les pays, l'armée de Terre est une composante essentielle du système de défense, pas seulement à travers ses effectifs, mais par le rôle central qu'elle peut jouer dans le combat contre ces menaces», a-t-il dit. La réunion portera sur le thème «entrainer la force pour un large spectre d'opérations militaires», a révélé le communiqué. Selon le texte, l'objectif des organisateurs de cette rencontre qui se tient du 9 au12 février, est de «promouvoir la paix et la stabilité du continent». Cette rencontre organisée par l'armée sénégalaise et le Commandement des forces terrestres américaines pour l'Afrique, (Usaraf pour l'acronyme en anglais), créé en 1955, se tient pour la première fois dans un pays francophone. Elle devra, selon les organisateurs, permettre de bâtir une coopération renforcée entre les armées de terre africaines, d'élargir et redynamiser le cadre d'échanges au niveau du continent et d'identifier les défis réels et inhérents à l'engagement des forces terrestres des armées africaines. La rencontre se tient sur fond d'inquiétudes pour la stabilité du continent, avec les massacres du groupe armé nigérian Boko Haram ayant conduit au report des élections prévues le 14 février au Nigeria, les violences interethniques au Soudan du Sud et les séquelles de la guerre en République centrafricaine. Intervenant à l'ouverture de la réunion, l'ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, James Peter Zumwalt, a déclaré que «les soldats et les diplomates sont des partenaires, tout comme le sont les Africains et les Américains». «Cette semaine nous mettrons l'accent sur la paix et la sécurité durables car nous savons tous qu'elles sont des conditions préalables à la croissance économique», a ajouté le diplomate américain.