De nos jours, le monde de la normalisation devenu d'envergure globale incite chacun à participer à la réflexion, à défendre son point de vue et ses intérêts, et à participer de façon proactive à l'élaboration des référentiels. En effet, la pratique de la normalisation est très peu perceptible dans le système de management de l'entreprise algérienne, sauf à travers des réglementations techniques, mais rarement en tant qu'actes volontaires qui lui donnent tous ses titres de noblesse. «Ce n'est pas par faute de législation ou de réglementation que la normalisation ou les normes sont à leur balbutiement en Algérie, cet état de fait relève d'une responsabilité partagée entre institutions, entreprises et associations professionnelles», a expliqué Ratiba Chibani, directrice générale de l'Institut algérien de la normalisation (Ianor). «Il y a un travail important de sensibilisation à engager», a estimé M. Djenidi Bendaoud, expert consultant, ancien DG de l'Inapi. En effet, peu d'entreprises ou d'associations se consacrent à cet aspect des choses, tandis que l'institution en charge de l'encadrement du processus de normalisation, qui est aussi le point focal de l'OMC en matière d'obstacles techniques au commerce, n'a peut-être pas toute la plénitude des moyens dont elle devrait être dotée pour remplir valablement les missions dont elle est investie. Entre autres, la normalisation est l'instrument moderne privilégié de protection et de promotion de la production nationale. C'est aussi le visa obligé à l'exportation. Les pays qui ont réussi à s'insérer dans le processus économique de mondialisation sont ceux qui ont investi dans les normes et développé «une protection intelligente» de leur économie. Les études macroéconomiques montrent que la normalisation contribue directement à la croissance de l'économie. Elle est estimée à 11% au Royaume-Uni, 27,3% en Allemagne et... à 0,04% en Algérie. La normalisation permet à l'Algérie de gagner 2,4% de croissance de son PIB Ainsi, l'intégration des normes pourrait permettre à l'Algérie de gagner 2,4% de croissance de son PIB prévisionnel à l'horizon 2050, a relevé la directrice de Ianor. «Non seulement le retard accusé dans le processus de mise en conformité du système normatif algérien aux standards internationaux, mais aussi la très faible représentation de l'Algérie au sein de l'Organisation internationale de normalisation», a fait savoir M. Chibani. «Sur 100 000 experts qui contribuent par leurs travaux au système ISO, il n'y a qu'un Algérien», a-t-elle déploré. En tout état de cause, les participants à la rencontre ont appelé toutes les parties concernées (institutions, entreprises et associations) à conjuguer leurs efforts pour faire de la normalisation un véritable outil d'organisation et de management dans la vie quotidienne des entreprises, en particulier, et de la société, en général.Enfin il est a noter que cette rencontre a été organisée hier à l'hôtel Hilton, par le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise avec le soutien de la Délégation de l'Union européenne en Algérie.