Plusieurs semaines de grève, dans le secteur de l'éducation, ont touché quelques établissements sur territoire national. Suite à ces troubles qu'ont subis les élèves, le ministère de l'Education nationale a introduit un CD-Rom comme support afin de rattraper les cours en retard. Cette mesure a provoqué une controverse aussi bien parmi les enseignants que les élèves et parents d'élèves. Des débats à la radio, la télévision, la presse et sur les réseaux sociaux, cette mesure a en effet fait couler beaucoup d'encre et suscité du bruit autour de ce support nouvellement introduit à l'école algérienne. Les avis sont mitigés sur l'utilisation de ce support, certains le voient comme un affront à l'enseignement, d'autres critiquent son contenu insuffisant, notamment pour les filières techniques ou estiment qu'il est plutôt destiné à l'enseignement à distance. Une enseignante dans un lycée dans les environs d'Alger a estimé que ce CD-Rom n'est qu'un plus pour l'élève qui a déjà acquis des connaissances dans son établissement. «Il n'est pas possible pour l'élève d'assimiler le contenu de ce support s'il n'a pas déjà assisté à des cours en classe», explique-t-elle. L'introduction de ce support est en décalage avec la réalité de l'école algérienne et des moyens de la famille algérienne, c'est ce que pensent les parents d'élèves. Contrairement à la présidente de la Fédération nationale des associations de parents d'élèves, Djamila Khiar, qui salue cette initiative, expliquant qu'il nécessaire que les élèves aient un tel outil. Elle a précisé que son organisation avait pris connaissance du contenu du CD-Rom qui remplit, selon elle, la même fonction que les annales utilisées par les élèves en période d'examen. Le président de l'Organisation nationale des parents d'élèves, Ali Benzina, s'est, lui aussi, félicité de l'introduction du CD-Rom comme support pédagogique, proposant par là la création d'une chaîne de télévision éducative pour accompagner les élèves dans leur cursus scolaire. Pour le professeur universitaire de linguistique et de traduction Abderrezak Dourari, l'Algérie est «en retard» en la matière, indiquant que 98% des écoles en Corée avaient recours aux supports informatiques et numériques. Selon lui, les critiques à l'égard de l'utilisation du CD-Rom n'ont pas lieu d'être dans la mesure, a-t-il dit, où cet outil offre à l'élève une indépendance en termes de réflexion et d'acquisition. Le directeur de l'enseignement secondaire et technique au ministère de l'Education nationale, Abdelkader Missoum, a, pour sa part, affirmé que le CD-Rom n'était qu'une infime partie de la plateforme de l'enseignement électronique mise à la disposition des élèves en libre accès. Les élèves peuvent accéder à des ressources pédagogiques interactives qui leur permettent de faire des exercices, de consulter les corrigés et de s'auto-évaluer, a rappelé le responsable, précisant que plus de 200 000 candidats au baccalauréat avaient utilisé cette plateforme depuis sa mise en place. La plateforme de l'enseignement électronique et les CD-Rom sont des moyens d'accompagnement et de soutien pour les élèves qui «ne sauraient aucunement remplacer l'enseignant», avait soutenu récemment la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit. Pour permettre à tous les élèves, y compris ceux qui ne disposent pas d'ordinateurs, de bénéficier de ces outils pédagogiques, une instruction a été donnée à l'ensemble des directeurs d'établissements scolaires à l'effet de mettre leurs équipements informatiques à la disposition des élèves, a fait savoir la ministre. Mme Benghebrit a également invité les directeurs et les inspecteurs de l'éducation à accompagner les élèves pour faire taire les nombreuses rumeurs qui circulent ces derniers temps et qui sont, a-t-elle dit, de nature à décourager les élèves.