Le directeur de la culture, El-Hadi Ould Ali a mis en avant, avant-hier, la nécessité de l'officialisation de Tamazight après son introduction, en 2002, par le président de la République, comme constante nationale dans la Constitution. «La prochaine révision constitutionnelle doit consacrer, sans confusion, le caractère officiel de la langue Amazigh en vue d'assurer sa promotion comme fondement saillant de l'identité algérienne et vecteur de l'épanouissement citoyen », a-t-il indiqué. La célébration du 35e anniversaire du Printemps Berbère ou Tafsut Imazighen vise à donner, cette année, « une portée pratique au combat pour l'affermissement et le parachèvement de la construction d'une identité épanouie et apaisée », a assuré ce responsable. « Il est de notre devoir de faire de Tamazight un axe vivant et vivace de notre vécu à travers lequel chaque citoyen trouverait une plénitude de sa citoyenneté et une voie d'accès à l'exercice et au bénéfice de ses droits civils, politiques et socio-économiques », a fait observer M Ould Ali rappelant que l'institution qu'il représente «fait de la célébration annuelle du Printemps Berbère un moment solennel pour la mémoire et l'avenir». Il s'agit, a-t-il poursuivi, de faire de ce rendez-vous historique « un moment de souvenirs, d'hommages et de perspectives », tant, a-t-il dit, « il demeure dans la mémoire collective comme le repère fondateur » de la lutte pour l'identité amazighe. «Le Printemps Berbère est l'occasion la plus indiquée pour fédérer les acteurs et les générations et leur offrir une tribune d'expression et de débat autour des enjeux culturels, identitaires et patrimoniaux », a ajouté M Ould Ali qui a suggéré de « lier cette célébration à l'idée des territoires et du patrimoine » pour, a-t-il poursuivi encore, « sensibiliser autour de l'importance de l'identité dans ses dimensions historiques, culturelles et patrimoniales dans le bien-être socio-économique des communauté». M. Ould Ali a, à cette occasion, dévoilé le programme, riche et varié, conçu pour la circonstance, qui s'étale sur une semaine et qui touche tout le territoire et les collectivités de la wilaya. « Ce programme se décline sous plusieurs activités scientifiques, ludiques et artistiques variées, portées par un tissu associatif dense qui, de notre point de vue, reste le pilier de ce combat et de cette célébration », a fait observer le premier responsable du secteur de la Culture à Tizi Ouzou, indiquant que des dizaines d'associations et d'organisations ainsi que des acteurs de l'action culturelle se sont mobilisés autour de projets pour mettre en œuvre ce programme riche. «A travers ce programme, nous désirons rendre hommage à tous les acteurs du combat pour l'identité et aux martyrs du combat pour la démocratie. Nous désirons assurer la transmission apaisée et dépassionnée de la mémoire aux générations futures auxquelles nous devons responsabilité et honneur », a encore fait observer M Ould Ali. Ces festivités qui se tiendront du 15 au 25 du mois en cours, soit depuis hier mercredi, seront abritées respectivement par la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou et son annexe d'Azzazga, le Théâtre régional Kateb Yacine, la Cinémathèque et le Musée de la ville. Expositions autour de la chronologie des événements du Printemps Berbère, tableaux de peinture sur le thème « Paysages de Kabylie », ventes de livres, conférences et témoignages autour desdits événements, poésie, contes, projections de films, ateliers de démonstration des arts et métiers traditionnels (arts culinaires, poterie, bijouterie, ...), animation artistique et culturelle, et recueillements et témoignages, sont au programme de cette célébration. Les organisateurs prévoient également l'organisation d'un colloque à l'occasion de la célébration du mois du patrimoine sur le thème « Expressions plurielles ; patrimoine culturel amazigh sur le plan linguistique et civilisationnel»