La crise des réfugiés en Europe n'est que la nouvelle facture américaine héritée du dernier conflit mondial – une facture déposée pour paiement à la porte des alliés européens. Il ne fait aucun doute que les années de guerres menées sous le commandement des Etats-Unis en Asie centrale, dans tout le Moyen-Orient et en Afrique du Nord sont la cause principale des masses de migrants qui s'efforcent de rejoindre l'Union européenne, tandis qu'ils cherchent à échapper aux conflits qui font rage et à la misère. Les nationalités des réfugiés suivent la piste des pays que l'Amérique a pulvérisés ces dix dernières années. Pour ce qui est de l'Europe, elle colle comme une ventouse au bellicisme de Washington. La situation de l'Europe ne se manifeste pas seulement dans la montée de la crise des réfugiés à laquelle est confrontée l'Union européenne. On perçoit les mêmes répercussions disproportionnées – l'Europe paie pendant que les Etats-Unis tuent – par rapport au conflit en Ukraine et à la confrontation de plus en plus périlleuse avec la Russie. Comme avec le désastre croissant des réfugiés, dans le conflit en Ukraine et l'impasse dangereuse avec la Russie, c'est principalement l'Europe qui subit les multiples problèmes provoqués en grande partie par la politique de Washington. On estime que rien que les agriculteurs allemands ont perdu 600 millions d'euros en exportations vers la Russie en raison des sanctions et des contre-sanctions prises à cause de la crise ukrainienne. Les répercussions économiques totales dans l'UE, dues à l'impasse débilitante avec la Russie, sont encore plus nombreuses. La bureaucratie de Bruxelles et certains dirigeants européens laquais des Etats-Unis ont en effet signé les sanctions commerciales contre la Russie. Mais il faut dire que la politique des sanctions hostiles à Moscou depuis la prétendue annexion de la Crimée en mars 2014 a été lancée et poussée en grande partie par Washington. Les Européens, un peu pathétiques, se sont laissés amener à adopter la politique dirigée par Washington, avec beaucoup de torsions de bras de la part de l'administration Obama. En d'autres termes, c'est très bon pour Washington de se lancer dans des hostilités avec la Russie parce que du point de vue cynique de Washington, ce n'est pas lui qui paie la facture économique et sociale de la confrontation. Au contraire, ce sont les alliés européens qui paient les pots cassés, pour ainsi dire. Comme les Américains arrogants doivent rire de bon cœur aussi ! (à suivre)