Blessure, insultes, exclusion... Neymar, suspendu vendredi pour la fin de la Copa America 2015, va à nouveau abandonner son Brésil en plein milieu d'une grande compétition, un an après sa sortie prématurée lors du Mondial brésilien. Cette fois encore, le capitaine brésilien a buté sur la Colombie : exclu contre les Cafeteros mercredi (1-0), il a écopé de quatre matches de suspension. Aventure chilienne terminée pour le buteur auriverde. L'été dernier, lors du Mondial-2014 au Brésil, la star de la Seleçao s'était blessé aux vertèbres lors d'un violent choc avec Juan Camilo Zuniga en quart de finale. Bilan : une vertèbre fracturée, 40 jours d'arrêt. C'est le début des ennuis pour le Brésil, qui sera ensuite humilié par l'Allemagne en demi-finale (7-1). Mais en 2015, l'attaquant à la Coupe iroquoise ne peut que s'en prendre à lui-même. A l'issue de la défaite mercredi, le joueur de 23 ans a eu une altercation avec plusieurs Colombiens et a fait mine de donner un coup de tête à l'un d'entre eux, Jeison Murillo. Exclu par l'arbitre et reconduit hâtivement dans les vestiaires par l'encadrement brésilien, Neymar, qui avait fait preuve d'une extrême nervosité et d'une inhabituelle fébrilité sur le terrain, a ensuite insulté l'officiel dans les couloirs du stade. «Le pire de tout, c'est qu'il a attendu l'arbitre dans le couloir pour l'insulter, ce qui a aggravé son cas et conduit à une sanction plus lourde. C'était un acte agressif qui requérait une punition forte», a expliqué Alberto Lozada, l'un des membres de la commission de discipline, pour justifier la sévérité de la sanction. La Confédération sud-américaine de football, a en effet réagi avec sévérité : «Suspension de quatre matches, incluant la suspension automatique d'un match» assortie d'une «amende de 10 000 dollars». «Cette décision peut faire l'objet d'une procédure en appel», a précisé la Conmebol. Ce dernier épisode est un coup d'arrêt en pleine montée en puissance au niveau international du meilleur buteur brésilien en activité (45 buts en 64 sélections). Lors de la Copa America 2011, Neymar, seulement décisif lors d'un match de poule contre le faible Equateur, n'avait pas permis au Brésil, pourtant tenant du titre de se hisser au-delà des quarts de finale. Deux ans plus tard, le néo-Barcelonais s'était montré virevoltant lors de la Coupe des confédérations 2013, remportée par son Brésil. Puis, lors du Mondial-2014, le prodige avait régalé la foule et inscrit quatre buts avant de sortir sur civière contre la Colombie... Coutinho pour le remplacer ? Le Brésil savait déjà qu'il serait privé de son joueur-vedette pour son dernier match de poule, aujourd'hui contre le Venezuela, puisqu'il était automatiquement suspendu un match pour accumulation d'avertissements. Sans Neymar pour le reste de la compétition, le Brésil dont le huitième et dernier sacre en Copa America remonte à 2007, n'a pas la même allure. Le capitaine symbole de la reconstruction entreprise par Dunga après le désastre du Mondial-2014 a inscrit neuf buts lors des 12 matches disputés depuis la nomination du sélectionneur. Résultat : 11 victoires pour une seule défaite, celle contre la Colombie. Pour espérer atteindre les quarts de finale, le Brésil devra d'abord sortir du groupe C dont il est leader mais à égalité de points (3) avec les trois autres équipes : Pérou, Venezuela, et Colombie ! Alors que Neymar vivait contre les Cafeteros l'un de ses rares jours sans d'une saison jusque-là flamboyante - 39 buts avec le FC Barcelone, triplé championnat d'Espagne/Coupe du Roi/Ligue des champions - aucun de ses coéquipiers n'a endossé le costume de sauveur. Dunga pourrait donc choisir d'aligner Philippe Coutinho pour remplacer sa star et tenter de relancer la Seleçao. «Je suis prêt, si je devais être titularisé», a indiqué l'attaquant de Liverpool, qui a inscrit huit buts cette saison avec les «Reds».