Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa, a indiqué lundi soir à Alger que son département a saisi l'Autorité de régulation de l'audiovisuel sur des programmes diffusés par des chaînes de télévision privées algériennes, notamment en ce qui concerne des propos tenus par des «imams et cheikhs autoproclamés». «Je confirme avoir saisi le président de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel concernant les programmes diffusés et les discours développés, sur des chaînes de télévision privées algériennes par des imams et cheikhs autoproclamés qui sont détachés de la réalité des Algériens», a indiqué M. Aissa qui était l'invité du forum du journal Liberté. Le ministre a précisé avoir proposé au président de l'Autorité, Miloud Chorfi, à ce que «le collectif de cette Autorité soit renforcé par des cadres du ministère des Affaires religieuses, notamment des inspecteurs centraux et des imams», lesquels sont en mesure, a-t-il expliqué, de «détecter et d'analyser» le contenu des programmes TV et de «proposer d'autres personnalités plus imprégnées du référent religieux national». A une question sur les propos tenus par un «imam» sur une chaîne de radio privée algérienne dont les programmes sont diffusés sur la bande FM, M. Aissa a considéré que «le danger vient de ces cheikhs et imams autoproclamés». «Nous ne connaissons pas leur affiliation et nous ignorons qui les rémunère et qui les a formés. Leurs prêches, orientations et fetwas sont globalement irrationnels et relèvent du virtuel car ils se réfèrent à l'internet et aux réseaux sociaux, lesquels sont piégés», a encore déploré M. Aissa, faisant observer que les «réseaux sociaux sont le fief du +daeshisme+ et de cheikhs marginalisés dans leur pays d'origine». Par ailleurs, M. Aissa a révélé que 55 mosquées sont gérées à Alger par des «imams bénévoles qui ne sont pas des radicaux, mais des salafistes». Il a précisé que ces imams avaient été autorisés à exercer par le Conseil scientifique du ministère des Affaires religieuses, bien avant sa nomination au poste de ministre, relevant toutefois que ces imams, dont les autorisations d'exercer expireront prochainement, sont «contrôlés».