« Je confirme avoir saisi le président de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel concernant les programmes diffusés et les discours développés sur des chaînes de télévision privées algériennes par des imams et cheïkhs autoproclamés qui sont détachés de la réalité des Algériens », a indiqué Aïssa au forum du journal Liberté. Le ministre a précisé avoir proposé au président de l'Autorité, Miloud Chorfi, à ce que « le collectif de cette Autorité soit renforcé par des cadres du ministère des Affaires religieuses, notamment des inspecteurs centraux et des imams », lesquels sont en mesure, a-t-il expliqué, de « détecter et d'analyser » le contenu des programmes TV et de « proposer d'autres personnalités plus imprégnées du référent religieux national ». A une question sur les propos tenus par un « imam » sur une chaîne de radio privée algérienne dont les programmes sont diffusés sur la bande FM, Aïssa a considéré que « le danger vient de ces cheïkhs et imams autoproclamés ». « Nous ne connaissons pas leur affiliation et nous ignorons qui les rémunère et qui les a formés. Leurs prêches, orientations et fetwas sont globalement irrationnels et relèvent du virtuel, car ils se réfèrent à l'internet et aux réseaux sociaux, lesquels sont piégés », a déploré Aïssa, faisant observer que les « réseaux sociaux sont le fief du +daeshisme+ et de cheïkhs marginalisés dans leur pays d'origine ». Par ailleurs, Aïssa a révélé que 55 mosquées sont gérées à Alger par des « imams bénévoles qui ne sont pas des radicaux, mais des salafistes ». Il a précisé que ces imams avaient été autorisés à exercer par le Conseil scientifique du ministère des Affaires religieuses, bien avant sa nomination au poste de ministre, relevant toutefois que ces imams, dont les autorisations d'exercer expireront éminemment, sont « contrôlés ». « Ce sont les mosquées les plus contrôlées à Alger par des inspecteurs émanant du ministère des Affaires religieuses et des services de sécurité que nous avons interpellés », a ajouté Aïssa, précisant ces imams bénévoles seront remplacés par des imams formés à l'université. Enchaînant sur la formation des imams, Aïssa a fait savoir qu'elle sera « revue de fond en comble », en exigeant des futurs imams une formation en langues étrangères et en jurisprudence notamment.